Pauline Maréchal est entrée dans le monde de la mode et de la création
« sur un coup de tête » : « Après le collège, je ne voulais pas aller en voie générale. J’ai un peu cherché, j’ai vu qu’il y avait des portes ouvertes au lycée Jacques Prévert à Dole, ça m’a intéressée, je me suis inscrite ». Un bac pro et un BTS (au lycée Le Castel à Dijon) plus tard, devenue couturière prototypiste salariée chez Helite à Fontaine-lès-Dijon, elle n’a aucun regret sur sa décision initiale.
« Au contraire. Au fur et à mesure, je suis tombée amoureuse de la créativité avec le vêtement ». Elle apprécie particulièrement la complexité, la recherche que permet la technique, la liberté permise à l’intérieur de contraintes.
« Si on fait une veste, ça reste une veste, mais en fait ce n’est jamais la même ». A Helite, cette réalité est encore plus tangible. L’entreprise fabrique des gilets de protection à airbags pour la moto et l’équitation. La sécurité est le critère primordial.
« Le côté esthétique vient seulement après. Il y a des normes importantes et des contraintes techniques liées aux airbags. On ne peut se laisser aller qu’après en avoir tenu compte. Mais ça apporte quand même des satisfactions ».
Pauline a participé aux deux dernières éditions des worldskills, coachée par
Romuald Bertrand, couturier bisontin qui était son prof à Dole.
« Elle a le savoir-faire et la dextérité, elle connaît déjà bien son métier dit ce dernier de la jeune femme de 21 ans.
Elle a une facilité sur la compréhension de ce qu’il faut faire, elle a tout de suite le regard qu’il faut sur son travail ».
Pauline a ramené une médaille d’excellence de la finale nationale lyonnaise (pour cela, il faut obtenir 700 points durant la compétition). Une belle récompense mais une petite déception.
« Je visais le podium et je termine à un point de la médaille de bronze. Ça s’est joué à rien. » Mais cela a peut-être fini de convaincre ses parents.
« Quand je me suis inscrite aux worldskills, je voulais en partie voir ce que je valais par rapport aux autres et en partie prouver à mes parents que c’était vraiment ce que je voulais faire et que je savais ce que je faisais ! Au départ, ils n’étaient pas certains que la filière textile soit une bonne orientation ». Le résultat obtenu est d’autant plus beau pour la jeune femme originaire de Guyans-Durnes, dans le Doubs, que les conditions de préparation n’étaient pas optimales. Sa nouvelle situation lui laissait moins de possibilité pour s’entraîner.
« Je n’avais pas vraiment d’espace de travail, de temps. J’allais parfois à l’atelier de Romuald, mais pas autant que j’aurais voulu ». Elle retient aussi l’ambiance dans l’équipe Bourgogne-Franche-Comté.
« On a vécu de belles choses ensemble, des amitiés se sont créées, et on reste en contact. J’ai trouvé vraiment enrichissant de rencontrer des jeunes d’autres métiers. Pour cela, je recommande vraiment de participer ».
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