D’où viennent «les Créatures» ? D’une action en faveur de l’insertion, sur laquelle Hélène Henry-Fohr et Rachel Ruefly se sont rencontrées en 2005. «Participer à cette action nous a donné envie d’en faire un métier, autour de valeurs que nous partagions».
Depuis, elles n’ont eu de cesse de créer une structure qui soit un lieu convivial et concrétise des notions comme lien social, insertion, mixité sociale, échange, remise en confiance. Un lieu qui tourne autour de la culture et de la restauration. «Un Ovni protéiforme culturel solidaire avec toutes ces notions dedans» résume Hélène.
«Les Créatures», c’est d’abord un mot valise, contraction de création et nature. Elles ont quitté leur emploi pour le construire et ce dernier a vu le jour en mars 2012 sous le nom «Char à bia». Une roulotte itinérante et alternative qui se déplace pour proposer une petite restauration à base de produits issus des circuits courts, de l’agriculture biologique et du commerce équitable à des prix défiant toute concurrence (en fait, ils sont libres). Une idée pour susciter la rencontre et le partage.
Prix régional de l'initiative
Autour de lui, elles articulent un réseau d’échanges réciproques de savoirs entre particuliers ainsi que Troc’asso, même type de réseau mais pour les associations - avec en plus échanges de biens et de services. «Cela comprend les moyens humains, le conseil. On s’est aperçu, lors des formations pour créer notre projet, que le plus intéressant était souvent le partage de point de vue avec les assoces que l’on rencontrait à ces occasions».
L’échange de savoirs est basé sur des principes simples : chacun possède des savoirs (parfois sans le savoir), est susceptible de les transmettre. L’échange est fondé sur la réciprocité et la gratuité. «Les Créatures» mettent en relation offreur et demandeur pour qu’ils s’accordent sur la durée, la fréquence, les lieux et modes de rencontre.
«On a travaillé notre projet, on s’est formées, on a rencontré des structures semblables, on s’est rapidement dit que cela devait passer par de la restauration, par l’envie de bien manger. On voulait un bistrot fixe avec ateliers d’artistes mais comme c’était compliqué à mettre en place, on a commencé par la roulotte».
Partie remise : le bistrot en question pourrait voir le jour très prochainement du côté de la Vieille ville. «On prend également un virage en devenant une société coopérative d’intérêt collectif qui permet d’avoir des associés qui sont des personnes physiques ou morales». A l’heure actuelle, ils sont 43 et «viennent de partout» à la satisfaction des «Créatures» : «des producteurs locaux, des artistes, des retraités, des jeunes que l’on réunit en groupes de travail thématiques, car la gouvernance est partagée et démocratique».
Le projet, qui vient de recevoir un prix régional de l’initiative du Crédit coopératif, trouve ses marques. Des personnes ayant eu l’occasion de montrer leur savoir-faire ont pu se remettre à travailler par le bouche à oreille qui en a découlé. «On est des facilitateurs, des fédérateurs». Raison pour laquelle, elles poursuivront les activités itinérantes, même lorsque le bar Atteint aura vu le jour.
S.P.
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