L’atelier de mécanique du CFA automobile de Mâcon est spacieux, lumineux, calme, propre. Dans une ambiance bon enfant, Thomas Bosset dirige un TP compression et étanchéité. L’enseignant reconnaît que le métier véhicule encore beaucoup l’image de «mains sales et de grosse mécanique» alors qu’on «se salit de moins en moins et que l’électronique est omniprésente».
La mécanique auto est un des métiers traditionnels et symboliques de la formation par apprentissage. Son évolution est symptomatique. «L’image de l’apprentissage évolue dans le bon sens pense Thomas Bossuet. J’ai l’impression que de plus en plus d’apprentis viennent par choix».
Métiers de moins en moins physiques
«C’est vrai, cela évolue, mais très doucement pense Françoise Mathieu-Humbert, directrice du CFA depuis 2004. En termes d’orientation dans les collèges et lycées, l’apprentissage n’est toujours pas pris en compte et ne figure pas dans les fiches de vœux. Du côté des familles, l’image reste variable, même s’il y a eu beaucoup d’efforts de promotion. En ce qui nous concerne, l’image du CFA est plutôt bonne parce que nous avons des métiers porteurs, pour lesquels les jeunes ont de l’appétence et des filières de formation complètes. Les effectifs augmentent depuis 2 ou 3 ans parce que les professionnels embauchent plus. C’est très lié à la conjoncture».
A Mâcon, le CFA créé par la CCI de Saône-et-Loire fête 45 ans d’existence cette année. Autour de l’automobile, il propose 18 diplômes dans 3 domaines dont la carrosserie/peinture et le commerce. Mais sa spécialité, c’est la maintenance des véhicules et des matériels, qu’il s’agisse de voitures, poids lourds, motos, matériels agricoles et d’espaces verts. Avec les BTS maintenance des véhicules (options véhicules particuliers et véhicules transport routier), il atteint des diplômes de niveau III. Bon an mal an, son taux d’insertion 6 mois après la sortie se situe entre 75 et 80 %, avec un pic à 85 % cette année.
«Dans l’ensemble, ce sont des métiers porteurs, au moins au niveau bac» estime aussi Eric Legradi, formateur en technologie du matériel agricole. La section compte une cinquantaine d’élèves et très peu de filles. Pourtant, là aussi, les choses ont changé.
«Les métiers de la mécanique sont de moins en moins physiques. La technologie, les progrès en termes de sécurité les rendent accessibles à chacun. D’ailleurs, les employeurs cherchent de plus en plus des techniciens. Un intérieur de tracteur d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celui d’il y a 20 ans et désormais, il faut de la minutie. C’est pour ça que ces métiers sont très accessibles aux filles, même si l’on en a très peu. Mais quand elles viennent, elles réussissent très bien». A l’image de Natacha Vorillion : la seule fille de la promotion bac pro 2017 est médaillée d’or nationale au concours du meilleur apprenti de France en maintenance matériels espaces verts.
S.P.
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