mars 2011

«Former pour embaucher»

L’apprentissage passe par une présence importante dans l’entreprise, là où on apprend vraiment un métier. Lucie et Jean-Luc Chavot ont pris un apprenti pour transmettre un savoir-faire.

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En septembre, pour la première fois, Lucie et Jean-Luc Chavot ont embauché un apprenti, Tommy Gruber, 17 ans. Après 6 mois, le bilan est plutôt positif : «Ca ne se passe pas trop mal dit Lucie Chavot. Il faut lui laisser un peu de temps, mais il a des qualités, il travaille bien, il a un bon état d’esprit. Et il arrive toujours à l’heure, c’est énorme à cet âge-là.»
L’apprentissage, les époux y pensaient depuis un certain temps. «Auparavant, l’idée nous a effleurés, mais on n’a pas pu s’en occuper en raison des papiers : pour un artisan, ce n’est pas évident de trouver le temps et, il faut le dire, on n’a pas trop le goût pour ça». Il a fallu la rencontre avec Pierrette Bardey, développeur de l’apprentissage à la chambre de métiers du Doubs, pour que l’idée se décante. «On n’a rien eu à faire, elle s’est occupée de tout. Je trouve d’ailleurs que nous avons une chambre de métiers dynamique insiste Lucie Chavot. On est toujours bien conseillés, ils nous téléphonent, sont proches de nous. Pour en discuter avec mes collègues ailleurs, par exemple en Alsace, je peux dire que ce n’est pas le cas partout».
Lucie et Jean-Luc Chavot ont repris en 2002 l’entreprise de poêlerie créée en 1969 par le père de ce dernier. Ils l’ont modernisée, agrandie et installé une salle d’exposition où l’on découvre cheminées, poêles à bois et en faïence, cuisinières, poêles de masse. La grosse partie de l’activité consiste à installer le matériel chez les particuliers. «Le marché du poêle à bois est en baisse, le sur-mesure, les belles pièces en hausse. Les gens reviennent vers des vrais poêles de masse en pierre et faïence. 90 % de notre clientèle est en Franche-Comté, mais le reste est réparti dans toute la France. On a déjà eu des chantiers en Bretagne ou dans le Périgord». Autant dire que l’embauche d’un apprenti répond à un besoin. «Notre but est de le former complètement pour l’embaucher, même si cela dépendra avant tout de sa démarche. Mais l’idée n’est pas de prendre quelqu’un pour remplacer un salarié, plutôt de transférer les connaissances de mon mari pour avoir un ouvrier qualifié». Il est vrai que les jeunes qui se forment en poêlerie ne sont pas nombreux. Il n’y a pas d’école dans la région et Tommy vient de Cernay, en Alsace. Comment a-t-il entendu parler de l’entreprise située à L’Hôpital du Grosbois ? Par les annonces diffusées par France bleu de… la chambre de métiers du Doubs.
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