Ce matin, ils sont une douzaine à s’escrimer contre la renouée du Japon. En cet été 2013, cette plante très proliférante est recensée en 110 taches sur 3 reculées autour de Baume-les-Messieurs. L’association Agate paysages est chargée par la communauté de communes des Côteaux des Hauts de Seille de s’en occuper.
«Il faut venir l’arracher toutes les 3 semaines» indique Claude Ancedy, l’encadrant technique responsable du chantier. Un travail ardu auquel s’attaque le groupe courageusement.
«L’insertion est trop connotée commente Benjamin Ley, directeur adjoint
. Il y a trop d’idées reçues alors que la grande majorité de ceux qui passent chez nous sont des gens certes hors de l’économie réelle mais qui ont vraiment envie de travailler». Depuis 17 ans dans le Jura, Agate paysages est une association d’insertion spécialisée dans les espaces verts et l’environnement.
«On fait de l’affouage, de l’entretien de rivières ou de l’aménagement de sentier. C’est notre métier, et c’est un support» insiste Nicolas Revet, le directeur. Comme tous les organismes d’insertion,
Agate paysages a en réalité deux métiers : sa spécialité et l’accompagnement de publics plus ou moins éloignés de l’emploi.
«Nous donnons une réponse qui n’est pas de l’occupationnel. Lorsqu’un client fait appel à nous, il a la même attente que pour une autre entreprise, il a une exigence de qualité. Nous devons répondre de manière professionnelle». Claude Anzedy résume la situation :
«il faut satisfaire le commanditaire en mettant les personnes en réelle situation de travail pour leur permettre d’arriver à l’emploi».
Chaque mois, les équipes chantiers occupent une centaine de personnes. Elles ont été orientées là sur préconisation de partenaires tels que les Missions locales ou Pôle emploi. Près de la moitié sont bénéficiaires du RSA. Les contrats sont de 6 mois, renouvelables une ou deux fois.
«Notre premier objectif est qu’ils sortent en meilleure situation qu’ils ne sont entrés estime Nicolas Revet. Notre travail est de les aider à repartir. En sortant, certains trouvent un CDI, un CDD ou une formation mais l’essentiel est qu’ils reprennent confiance en eux». La problématique principale est celle de l’emploi et des compétences.
Mais à côté, la santé, la mobilité ou le logement constituent souvent des difficultés corrélées.
«Pour certains, le fait de passer le permis est déjà un pied à l’étrier». Cinq accompagnatrices socioprofessionnelles sont là pour aider ce public.
Stéphanie Comte est l'une d'elles.
«Au préalable, nous examinons le positionnement, le projet professionnel et la volonté de construire quelque chose dit-elle. Une grande partie du parcours dépend de la personne. C’est elle qui est responsable et actrice de ses démarches. Après nous l’aidons en termes d’orientation, de formations, de recherche d’emploi, d’accès au logement ou au permis de conduire. Nous l’accompagnons également pendant le temps de travail pour l’aider à acquérir des savoir-faire et des savoir être tels que la ponctualité ou le rapport à la hiérarchie». Autant de détails qui permettront aux salariés de sortir d'Agate avec plus d'atouts.
S.P.
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