Boudé par les jeunes, le métier d’aide-soignant peine à attirer. Il faut dire qu’il s’agit de l’un des métiers de santé les moins bien rémunérés. La bonne nouvelle, c’est que cela va changer. Un an après l'annonce d'un plan massif pour l’hôpital, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a présenté mi-avril le deuxième volet du plan de revalorisation salariale des personnels. Les 200 000 aides-soignants de la fonction publique hospitalière vont donc (enfin) connaître une nette hausse de leur salaire. La mesure prévoit plus exactement de faire passer les aides-soignants de la catégorie C à la catégorie B de la fonction publique. Ce qui conduira logiquement à une revalorisation de leur rémunération. Un aide-soignant qui gagne aujourd’hui 1 532 euros net par mois après un an de carrière va ainsi voir son salaire augmenter de 228 euros net par mois. En fin de carrière, le salaire sera de 2 954 euros nets, contre 2 303 euros nets aujourd’hui.
« Un métier qui apporte tellement … »
L'enjeu dépasse la seule reconnaissance de leur travail. L'objectif est clairement d’attirer de nouvelles compétences. La Région a choisi de jouer le jeu et va augmenter le nombre de places dans ses différents instituts de formation : « on a ajouté 189 places en février ; on va en ouvrir 59 supplémentaires en septembre, et encore 73 autres en février 2022 » explique Christelle Cordier, chef du service des formations sanitaires et sociales de la Région. Le cursus est par ailleurs renforcé : de 1 435 heures, la formation va passer à 1 540 heures, « avec beaucoup de formations très individualisées » précise Christelle Cordier. « Enfin ! » réagit Séverine Ménétrier, aide-soignante au centre hospitalier Saint-Louis à Ornans (25). « Il a fallu attendre la Covid et qu’il y ait des décès pour que l’on s’aperçoive de l’importance de notre métier » regrette l’aide-soignante, qui exerce depuis plus de 20 ans. Pour elle, le salaire était bien la seule ombre au tableau qu’elle aime dresser du métier : « Je ne changerais pour rien au monde. C’est un métier qui apporte tellement. On ne soigne pas, mais on aide les patients, les résidents à garder un maximum d’autonomie. On se sent utile. » Séverine travaille aux côtés de personnes âgées : « La clé, c’est d’aimer les gens ; si vous les aimez, ils vous le rendent. Tous les jours je me lève avec envie pour aller travailler, pour partager le passé et les souvenirs de ces personnes. Ça vous enrichit. »
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