« Le confinement, c’était bien au début. Mais très vite, c’est devenu pesant. Cet été, j’ai besoin de m’évader, de prendre l’air ». Bastien a 20 ans. Il est étudiant dans le secteur de la communication dans la région de Dole, dans le Jura. En principe, l’été, il travaille dans l’usine de son père, pour se faire un peu d’argent : « J’ai mon permis cariste. Depuis l’été 2018, je charge et je décharge des camions de sacs de ciment. C’est plutôt ludique, je suis dans mon charriot élévateur. Mais ça reste une activité en atelier. Je ne vois pas beaucoup le jour. » En 2020, il l’a décidé : il travaillera dehors ! Les offres saisonnières sont nombreuses, notamment dans l’agriculture. Elles se comptent par milliers en Bourgogne-Franche-Comté.
« Dans notre région, les agriculteurs recherchent des étudiants sur deux périodes, confie Noémie Perrigot, animatrice à l’Association nationale pour l’emploi et la formation en agriculture (Anefa) de BourgogneFranche-Comté ; à partir de fin juin pour la castration du maïs, puis fin août pour les vendanges ». Les agriculteurs passent par la plateforme lagriculture-recrute. org pour poster en ligne leurs offres. Aucune qualification n’est requise pour la majorité des postes. « En principe, il faut avoir 18 ans pour postuler. Mais pour la castration du maïs, des dérogations sont possibles dès l’âge de 16 ans » précise Noémie Perrignot. Après le maïs, le raisin… Bastien veut se laisser tenter par l’expérience de la castration du maïs : « Ça s’annonce physique ; j’ai un copain qui l’a fait l’an dernier. Ça ne dure que deux semaines. Il a fini courbaturé comme jamais ! Même si c’est dur, je veux le faire. J’ai besoin de rattraper la dose de soleil que je n’ai pas eue au début du printemps. » La castration, qui consiste à couper des fleurs mâles sur les rangs femelles, permet de ne conserver qu'une rangée de pieds femelles, prêts à être fécondés par les espèces mâles d'une autre variété, plantées dans le rang voisin. Le travail s’effectue les mains levées. Nicolas, l’ami de Bastien, a castré du maïs en juillet 2019 dans la plaine du finage doloise : « C’est un job intéressant. On travaille le matin, de 6 h 30 à 12 h 30 et il faut s’adapter. Nous sommes payés au smic. Il faut accepter d’être appelé presque au jour le jour, même le samedi ou dimanche. » Après cette expérience de castreur de maïs, Bastien entend bien prendre quelques jours de vacances. Puis il compte également participer à ses premières vendanges fin août : « Toujours selon la même idée : se faire un peu d’argent et profiter de la nature ». Chaque année, la Bourgogne-Franche-Comté cherche 7 000 vendangeurs en Côte-d’Or, en Saône-et-Loire, dans l’Yonne, dans le Jura, et dans la Nièvre – pour vendanger les crus du Val de Loire. Les contrats sont généralement signés pour des périodes de 2 à 3 semaines.
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