C’est une chaufferie bois flambant neuve à Myon, dans le Doubs. Tout juste mise en service, elle doit servir à chauffer la mairie, l’école, une salle polyvalente et 2 maisons voisines. Un silo de stockage de 60 m3 de combustible, dirigé vers 80 m de tubes d’acier et 3 sous-stations. En cas de panne, une chaudière gaz automatisée prend le relais. Christophe Cuenot, le chauffagiste qui l’a installée, la fait visiter avec une fierté légitime. Pas seulement parce qu’il a mis un mois pour la réaliser. «J’aimerais ne faire que ce genre d’installation, car il faut penser à la planète. J’y suis très sensible, ce sont des produits qui me plaisent depuis longtemps. Et je tiens à l’acier car j’ai appris à travailler avec ce matériau à l’école. Beaucoup de gens travaillent avec du plastique mais ça ne m’intéresse pas, même si c’est plus facile».
Christophe Cuenot est chauffagiste à son compte à Chouzelot. Il voulait être footballeur, vocation contrariée par une blessure.mais une blessure l'en a empêché. Il s’est formé au CFA des Graviers Blancs avant de travailler avec un artisan, puis dans l’industrie. «Avant de se lancer à son compte, je pense qu’il faut accumuler l’expérience… et les erreurs. A mon avis, il faut avoir travaillé 10 ans. Moi, j’ai 14 années de travail derrière moi et j’aime toujours autant ce que je fais».
Un peu plus loin, il montre une chaudière récente installée chez un particulier : l’utilisation du combustible est optimale et ne laisse presque pas de cendres. Très peu de fumée également et une chaudière qui ne reste jamais froide, ce qui permet de relancer très rapidement la chaleur. «Il n’y a pas de routine dans ce métier explique Christophe Cuenot car chaque installation est un cas particulier auquel il faut s’adapter et trouver la meilleure solution de chauffage, même si on dépend d’abord de la demande du client. Ce n’est pas seulement manuel, il faut réfléchir. Et puis c’est quand même parfois assez dur physiquement, prévient-il». Petite indication en passant : «quand c’est possible, la géothermie est ce qu’il y a de mieux. Avec votre installation, vous allez chercher de l’énergie gratuite pendant 70 ans».
Dans un domaine où les notions d’économies et de développement durable ont désormais une forte influence, le métier nécessite une mise à niveau permanente. Les techniques et les normes évoluent très vite et, comme pour tous les métiers du bâtiment, économies d’énergie et d’argent sont des paramètres incontournable.
«Il faut aimer ce qu’on fait pour se tenir sans cesse au courant des évolutions techniques». Christophe Cuenot se réfère beaucoup à l’Autriche, «qui a des années d’avance» et regrette qu’on ne fasse pas plus de «chaufferies collectives avec 80 sous-stations pour alimenter les nouveaux lotissements».
Un bon chauffagiste est aussi un bon conseiller, à même de savoir ce qu’il existe de mieux selon les habitations et les budgets. «C’est un métier de rapports humains, à l’image de ce qui s’est passé à Myon : la mairie a fait confiance à un artisan local, notamment pour la proximité, parce qu’ils savent qu’en cas de problème ils peuvent facilement m’appeler».
S.P.
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