Originaires de Marmande et de La Baule, dans l’ouest, Clara et Dorian ont traversé la France pour suivre la formation du Cours hôtelier de Besançon. La notoriété de l’établissement n’est plus à prouver. « Je cherchais une formation qui alliait une grande exigence et permettait d’être opérationnelle à la sortie et la réputation du Cours m’a convaincue » confirme Clara. Titulaire d’un master en droit, elle a voulu se réorienter car « le droit ne correspondait pas à mon envie de voyages, de rencontres, de pratique d’autres langues. J’avais aussi envie de rendre service. Mais il y a des points communs : l’exigence et la rigueur ». Quant à Dorian, il était déjà en restauration et souhaitait compléter sa formation en découvrant l’hôtellerie. A 18 ans, il dit avoir toujours été attiré par ce domaine professionnel. « Ce n’est pas un métier routinier. Chaque client, chaque demande sony différents ».
Deux mois après la rentrée, aucun des deux n’a de regrets. « C’est vraiment ce à quoi on s’attendait, on apprend concrètement le métier, de manière très complète. Au début, c’est dur, mais on s’y fait. On sait qu’on se prépare à entrer dans le milieu hôtelier et qu’il y a une variété de choses à acquérir. On sait que c’est un métier strict, qu’il faut savoir se mettre en quatre en permanence ». Pour mettre directement en application la théorie, l’école fonctionne comme un hôtel. Au cours d’une semaine, certains élèves jouent les clients pendant que les autres occupent les différents postes.
Etre sûr d'avoir un emploi
Ils savent aussi que le diplôme est recherché et qu’il peut donner l’occasion de travailler dans des hôtels prestigieux. « Ça a joué admet Dorian. Etre sûr d’avoir un emploi, ce n’est pas donné ».
Clara et Dorian ont 31 camarades de formation cette année, mais l’association peut en accueillir un peu plus. « La crise Covid a rendu les choses moins faciles estime Stéphanie Thébaut, la directrice, avec des jeunes qui se demandent sûrement à quoi bon aller vers ce secteur ». L’impact est réel, l’hôtellerie-restauration est encore plus en tension ces derniers temps. « Cette année, les hôtels m’appellent tout le temps. Si on ne trouve pas de travail, c’est soit parce qu’on a besoin de se reposer, soit parce qu’on ne cherche pas ».
Au Cours hôtelier, on forme en 9 mois (plus 3 mois de stage) aux métiers de gouvernant, majordome, réceptionniste. L’école née en 1916 recrute à partir de 18 ans, à un niveau terminale. Mais l’essentiel est ailleurs : « Nous avons une sélection stricte car la formation est atypique, basée sur la discipline et le comportement ». Sur le site, on lit les notions suivantes : « souci du détail, de l'esthétique, sens de l'accueil et de la courtoisie, capacité à s'intégrer et à diriger, maîtrise du comportement. » « Beaucoup de nos élèves deviennent des managers d’équipes avec un personnel important à diriger » complète Stéphanie Thébaut. Autre élément d’importance, la maîtrise de l’anglais, que les élèves peaufinent à raison de 3 h par semaine.
Un temps féminin, le Cours est désormais mixte. Il a déjà connu plus que les 5 élèves masculins de la promotion 2021-2022. « Le métier de gouvernant est ouvert aux hommes comme celui de majordome aux femmes. Ici, ils apprennent la même chose et les hommes aussi bien que les femmes font de la couture ». Néanmoins, certaines traditions perdurent. « Il faut accepter de se laisser façonner car le savoir-être et la tenue sont primordiaux. J’insiste car je vois des stagiaires d’autres écoles qui ne savent pas se tenir dans leur uniforme. On demande aux hommes de se raser, on apprend aux femmes à marcher avec des talons. En sortant d’ici, le savoir-être est là et le savoir-faire se peaufine avec l’expérience. Ces exigences sont des attentes de la clientèle des hôtels ». Les candidats doivent avoir ces notions à l’esprit. « Il faut aussi avoir conscience que ce sont des métiers physiques. On est debout, on bouge énormément. Quand j’étais de gouvernante, je n’avais pas besoin de faire de la gym ! » sourit Stéphanie Thébaut.
S.P.
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