« Connaissez-vous le métier que je vais vous présenter ? ». Nicolas Clavier, formateur au Centre de formation d’apprentis (CFA) du bâtiment à Dijon, tient un marteau dans une main, un morceau d’ardoise dans l’autre. Le formateur en couverture - toiture intervient ce matin devant quelques élèves, à La Fabrik de l’orientation. Cette structure, située au sein de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Dijon Métropole, cherche à plonger les jeunes dans les univers de différents métiers, grâce à des « labs » et à une salle de réalité virtuelle. Depuis février dernier, La Fabrik reçoit des collégiens et des lycéens de la région, et elle accueillera bientôt des jeunes de la Mission locale ou inscrits à Pôle emploi.
Reconstituer des univers professionnels
Les quatre labs de la Fabrik sont en fait quatre espaces aménageables à la carte pour que des professionnels viennent faire une démonstration. Chaque pièce est dédiée à des familles: la « boutique », pour les relations clients, le « bureau » pour le secteur tertiaire, l’ « atelier » pour les métiers manuels et la salle dédiée aux métiers scientifiques (sciences dures et sciences humaines). Dans chacun de ces espaces, l’équipe de La Fabrik s’efforce de reconstituer une ambiance de travail : des affiches de maisons à vendre quand un agent immobilier s’empare de la boutique, une cellule de prison dans l’espace scientifique si c’est l’administration pénitentiaire… C’est donc dans le lab « atelier » que Nicolas a amené ses outils. Les élèves volontaires peuvent venir essayer de tailler le morceau d’ardoise. Mattéo, en 4e, se prête au jeu : « Ce n’est pas évident, il faut vraiment être précis. C’est technique », observe-t-il, concentré sur le marteau. La possibilité de pouvoir tester le matériel rend le métier plus concret : « On peut voir si les outils sont lourds, si c’est facile ou non », remarque Gaella. Nicolas profite aussi de cette rencontre pour parler aux élèves des différents corps du bâtiment et des formations pour y parvenir. « La Fabrik est à mi-chemin entre la fiche métier et le stage », résume Medjahed Boussehaba, psychologue du travail en charge de l’accompagnement à l’orientation et à l’insertion à la CCI.
Rencontres et visites virtuelles
Dans une autre salle, les élèves du collège André Malraux ont enfilé un casque de réalité virtuelle. Chada part alors à la rencontre d’une patronnière dans son bureau, d’une couturière et d’une repasseuse dans leur atelier. « J’avais vraiment l’impression d’être sur leur lieu de travail », rapporte la jeune fille après avoir retiré ses lunettes. « La réalité virtuelle leur permet de découvrir des métiers qu’il est plus difficile de tester en vrai, soit parce qu’ils sont trop dangereux, soit parce qu’il n’y en a pas à côté de chez nous », détaille Apolline Gatti, responsable de la Fabrik. À travers de courtes vidéos, les élèves peuvent se plonger dans une quarantaine d’univers professionnels, de la boulangerie aux métiers du numérique, en passant par ceux de l’hôtellerie ou de la sécurité.
Pour finir la matinée, une visite « in real life » est prévue, à la rencontre du patron d’une brasserie, à quelques mètres de la CCI. « Comme nous sommes en phase expérimentale, nous testons plusieurs formats », explique Apolline Gatti. Pour Medjahed Boussehaba, ce « lieu ressource » qu’est la Fabrik apparaît aussi comme une porte d’entrée pour les jeunes qui se questionnent sur leur avenir professionnel : « Ils ont ainsi accès aux différents services que nous proposons ici : des tests d’orientation, des accompagnements dans la recherche de formation, des conventions de stages... »
Camille Jourdan
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