Premiers atouts, ses spécialités, au premier rang desquelles les microtechniques. Mais aussi agroalimentaire, lunetterie, plasturgie, luxe, énergie. Des domaines dans lesquels on peut se former et avoir de meilleures chances d’emploi qu’ailleurs. Et si l’automobile fluctue, elle garde quand même des centres dignes d’intérêts à l’instar du pôle véhicule du futur. Ces secteurs allient savoir-faire, renommée, équipements. «Il y a un bon tissu industriel, des compétences, du dynamisme, de l’innovation» résume Gilles Thomas, de l’entreprise UND (Doubs).
«Les atouts sont nombreux, à commencer par un héritage et une culture industrielle forte et ancienne, qui aboutit à un potentiel en termes de savoir-faire tout à fait exceptionnel, au service de filières fortes et structurées. Ce paysage explique une balance commerciale remarquable, notamment renforcée par la proximité des deux marchés clés que sont pour nous la Suisse et l’Allemagne» résume Gilles Curtit président de la chambre de commerce et d’industrie régionale.
Petite région
La région est petite mais du coup, les gens se connaissent bien. «Travailler en intelligence et en synergie est une force» constate Sylvain Ballandras qui signale également «le dynamisme de la part des élus qui, lorsqu’ils sont convaincus, n’hésitent pas à avancer».
Jérôme Tinti (DM précision, Voray-sur-l’Ognon) le confirme, «on est dans la région de la mécanique donc tous les besoins se trouvent localement. Les fournisseurs sont proches, on les connaît. C’est une facilité et une garantie». Même si elle travaille beaucoup pour l’international, Claire Flipo (responsable commerciale de CG.Tec.) reconnaît que «si on a besoin de fournisseurs, on en trouve ici».
Avantage qui porte son inconvénient selon Jean-Louis Denoyer, PDG de la même entreprise. «Tout le monde dans le même secteur, ça fait un peu de concurrence. La région n’est peut-être pas assez diversifié». Gilles Curtit approfondit cette thématique : «notre petite région, du fait d’une taille que l’on pourrait qualifier de sous-critique, apparaît sous maints aspects comme étant sous influence. Notre zone frontalière pourrait illustrer ce phénomène. A cette petite taille géographique semble répondre la taille modeste de nos entreprises souvent insuffisamment dotées en termes de fonctions R&D et commerciales/marketing, pourtant nécessaires à la conquête de nouveaux marchés».
Mentalité franc-comtoise
Alsacien, Sylvain Ballandras (FracnSys) note que la Franche-Comté véhicule peut-être une «image caricaturale» alors qu’il y a une «mentalité intéressante : industrieuse, dure à la peine et obstinée, ce qui est à double tranchant quand elle devient dure à cuire». «Pas très favorable, cependant, à ceux qui veulent aller vite».
Les deux inconvénients majeurs restent la trop forte dépendance à l’automobile et à ses fluctuations et la proximité de la Suisse, aspirateur de salariés qualifiés.
«Géographiquement, la région est pourtant bien positionnée. La proximité de l’Allemagne et de la Suisse devrait être une chance. Or j’ai l’impression qu’on va plus facilement à l’ouest que vers Münich» pense Sylvain Ballandras. Quant à Gilles Thomas, il voit le «problème» suisse s’estomper alors qu’à une époque, «ils venaient chercher des salariés sur le parking de l’usine», située à Franois, près de Besançon.
Mais en étant à St-Claude, UCH est moins chanceux. «C’est un aspirateur à compétences estime Christian Fournier, technico-commercial. En termes de salaires, on ne peut pas lutter. Et comme l’Education nationale abandonne de plus en plus les formations techniques, c’est de plus en plus dur de trouver du personnel». Mais il renverse lui-même le premier argument : «notre position est aussi un atout. L’horlogerie, c’est quand même la Suisse. On est proches de Genève et de Lyon, c’est une bonne situation».
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