Vacances de Noël, au bord du lac de Chalain. Cet après-midi, c’est activité déguisement et photomaton. Trois animatrices sont là pour encadrer 6 vacanciers adultes handicapés pendant quelques jours. Une bonne entente conviviale règne, facilité par la petite taille du groupe. Et un taux d’animateur permettant un réel travail de proximité, individualisé. «Il y a un vrai partage que l’on ne retrouve pas en centre de loisirs traditionnel témoigne Marion Rubi, directrice du séjour. J’ai fait de l’animation avec des enfants, ils étaient beaucoup, les temps de vie quotidienne n’apportaient rien, je n’ai pas trouvé ça très intéressant. Ensuite, je me suis orientée vers le handicap en parallèle à mes études pour devenir éducatrice spécialisée et ça m’a plu tout de suite. A chaque fois que j’ai fait un séjour, j’ai eu envie de recommencer». Le séjour est l’un des 500 organisés durant l’année par l’UFCV, à destination de personnes en situation de handicap mental. La plupart se déroulent l’été. Il existe 5 degrés d’autonomie auxquels correspondent un nombre de 1 à 10 vacanciers par accompagnateur. L’UFCV recrute les directeurs, à eux de former leur équipe. Elle est souvent constituée de connaissances, ce qui renforce la cohésion de l’équipe et la complicité. « Pour moi c’est facile de recruter car j’ai un réseau, des amis que je ne vois parfois que lors de ces séjours. Sinon, c’est vrai que c’est plus compliqué » indique Marion Rubi.
Raison principale, la méconnaissance de ce type de séjours. Or ils ne supposent pas de qualification particulière. Juste le Bafa lorsqu’il s’agit d’enfants, rien pour travailler avec des adultes. Ajouté au manque de candidature, il en découle une facilité d’accès que les jeunes en recherche de jobs d’été devraient retenir. « Il faut quand même être très motivé, avoir envie de s’impliquer précise Pierre Ruez, coordinateur pédagogique de l’UFCV à Besançon. Le profil le plus recherché est plus de 21 ans avec plus d’un an de permis B ». « Etre intéressé, avoir une curiosité pour l’animation et ce public-là, être patient et diplomate, savoir gérer les caprices, savoir faire plein de choses avec pas grand-chose. Et il faut être présent dans tous les instants de la vie quotidienne » ajoute Marion Rubi.
Pour ceux qu’elle recrute, l’UFCV organise un week-end de formation. Et propose à certains de passer leur diplôme de premier secours (PSC1). L’organisme donne à ses directeurs et animateurs un cadre pédagogique général, au sein duquel chaque équipe dispose d’une certaine liberté.
Sur ce séjour, Marion Rubi a recruté Sabrina Lalaoui avec qui elle a déjà effectué plusieurs séjours et Manon Dedisse, rencontrée à l’IRTS. Aujourd’hui assistante sociale, cette dernière n’a pas hésité à venir pendant ses vacances. « C’est différent du monde du travail, les effectifs correspondent à la dépendance des personnes et en général il y a une bonne ambiance. Il faut s’adapter au rythme des personnes, mais les activités sont surtout prétextes à échanges. Cela demande de l’énergie, de l’imagination, mais cela nous apprend beaucoup sur nous-mêmes. C’est de la solidarité mais cela nous permet également de nous ressourcer. Peut-être que cela fait peur à certains jeunes : je pense que c’est par méconnaissance ou par crainte de ne pas savoir faire alors que ce n’est pas du tout compliqué ». Sabrina, qui prépare un diplôme de monitrice éducatrice, en est à son 20e séjour. Elle parle de leçon de vie. « Personnellement, ces séjours m’ont transformée, m’ont donné de la maturité, de l’expérience. Par rapport à un public d’enfants, je trouve qu’il se tisse des relations beaucoup plus intéressantes ».
S.P.
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