La difficulté d’accès au premier emploi associé au manque de diplôme rend l’insertion professionnelle très compliquée pour une certaine catégorie de jeunes. Le dispositif des Emplois d’avenir a été mis en place pour eux, avec l’idée d’être volontariste face à un «marché de l’emploi très discriminant» selon Jean-Philippe Riga de la Direccte Franche-Comté. Volonté qui se traduit par un accompagnement important de la part de Pôle emploi, des Missions locales ou de Cap emploi - qui encadre spécifiquement les travailleurs handicapés. Il se situe avant et pendant le recrutement qui inclut «des formations en cours de contrat pour permettre aux jeunes de monter en compétences».
Le projet des Emplois d’avenir est de faire travailler des jeunes mais aussi de leur permettre d’acquérir expérience, compétences et qualification pendant leur contrat. Pour ceux qui ne signent pas un CDI, c’est la certitude qu’ils en sortiront mieux armés qu’en entrant. «Une fois le contrat signé, il y a un tuteur, un suivi personnalisé, une évaluation du plan de formation» rappelle Anne Mathey, de la Mission locale du Grand Besançon. Ces dispositions sont là pour aider les jeunes, mais aussi ceux qui sont susceptibles de les embaucher.
«Prendre un jeune non formé peut faire peur. Nous sommes là pour les préparer» assure Maïté Piva, de Profession sport 25. Pour Profession sport 25, les Emplois d’avenir ne sont qu’un prolongement de ce que l’association a l’habitude de faire : accompagner et structurer l’emploi, dans le domaine du sport et de l’animation. Beaucoup d’associations sportives ont des besoins de personnel salarié, mais pas toujours les moyens de les financer et pas toujours pour un nombre d’heures important. Le Groupement d’employeur mis en place permet de regrouper les heures de plusieurs structures afin de construire des emplois complets. L’initiative a été adaptée aux Emplois d’avenir, dont une partie des employeurs potentiels est constituée d’un secteur associatif qui dispose de moyens limités.
«Les Emplois d’avenir associent emploi et formation. Il se trouve que dans notre domaine la formation est obligatoire pour encadrer» insiste Maïté Piva. Le groupement peut proposer deux modalités : un emploi porté et mis à disposition d’une ou plusieurs associations ou un emploi dans un club employeur, là aussi accompagné. «L’accompagnement, c’est la simulation des coûts, la mise en lien des différents partenaires, la prise en charge des démarches administratives, le suivi, l’aide à la création du parcours de formation, l’aide à la recherche de subventions complémentaires».
Cap emploi assure une démarche semblable pour le public handicapé. L’organisme réalise pour les Emplois d’avenir ce qu’il fait le reste du temps : aider à adapter un poste au besoin et à la capacité d’une personne, accompagner les candidats mais aussi les associations en sensibilisant le personnel ou en apportant des conseils. «Nous identifions les contraintes, recherchons les candidats, assurons le suivi» précise Edouard Devillers de Cap emploi 25.
Bref, quel que soit le candidat, la démarche d’accompagnement ne s’arrête pas à la signature du contrat. Certains voient dans ce dispositif un palliatif. Françoise Leroy, directrice d’Intermed, apporte une réponse : «Il vaut mieux voir les jeunes au boulot avec de l’espoir et de la lumière au bout du tunnel».
Stéphane Paris
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