Etienne Thiébaud a sa cave et sa cuverie à Cramans et 4,5 ha de vignes répartis à Arbois, Liesle et Mouchard. Cela lui permet de produire du vin d’Arbois AOC, du vin de pays et du côte du Jura. Particularité : il travaille uniquement en bio (pas si particulier d’ailleurs puisqu’il fait partie de l’association « le Nez dans le vert » qui réunit une trentaine de vignerons bio). «Je travaille les sols, sans désherbant mais avec de la tisane de plantes, du soufre, de la bouillie bordelaise dosés le plus naturellement possible. Pas d’intrant, pas de sucre, pas de produit clarifiant, pas de sulfate ajouté, pas de filtration. Je vendange à la main, en me basant sur le calendrier lunaire. Je trouve bizarre qu’on mette du désherbant qui fait « crever » tous les organismes vivants en m’expliquant que ce n’est pas dangereux. On utilise des produits chimiques dont on ne connaît pas l’incidence sur l’environnement. Et puis on passe à côté de certains arômes». Il a commencé sa production en 2007, après une formation d’électrotechnicien. «Ca ne me plaisait pas, je n’ai pas fini mon BTS. J’étais attiré par l’agriculture et passionné par la vigne. J’ai commencé par apprendre à Buffard, avec les gens du village. J’ai fait une saison à Arbois et ça m’a bien motivé. Alors je me suis inscrit en BTS viticulture à Beaune, puis à la fac d’écologie-biologie, mais je passais plus de temps comme tâcheron dans les vignes». Décidé, il suit le parcours d’installation en 2007, ce qui lui a permis d’obtenir les aides nécessaires, car il partait de rien. «Les deux premières années, c’était un peu rock’n’roll ! Mais tous les ans j’arrivais à vendre et l’an dernier, j’ai fait 10000 bouteilles. Actuellement, j’exporte les 2/3 de la production. Les vignes bio qui respectent le raisin plaisent assez en ce moment». De son côté, il est dans élément. «C’est le rapport à la terre qui m’intéresse. L’emploi du temps me plaît aussi. On est dehors le plus souvent possible car le vin se fait à 80 % dans la vigne. Et je suis des formations pour m’améliorer car en 2 ans de BTS je n’ai pas eu une seule journée de bio. J’en ai fait en compost, en méthodes d’analyse du sol, en taille, en biodynamie».
Stéphane Paris
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