Vous êtes jeune, vous avez postulé pour un premier emploi puis reçu une réponse tristement classique : « nous ne pouvons pas répondre favorablement à votre demande, d’autres candidats ayant une expérience plus proche de ce que nous souhaitions ». Question à 1000 euros : comment acquérir la fameuse première expérience si toutes les portes sont fermées aux débutants ? La quadrature du cercle… Christophe Boutet, Thomas Boyer et Michel Chevassu ont choisi de résoudre le problème en prenant tout le monde à contrepied. La startup spécialisée dans le développement informatique « Débutant-e AccepT » qu’ils ont lancée il y a quelques mois n’embauche que des développeurs web dépourvus de toute référence professionnelle. Michel Chevassu explique. « Cinq personnes ont débuté avec nous en novembre 2020. Ça se passe bien, la méthodologie s’affine au fur et à mesure que les projets avancent, les perspectives sont intéressantes. On veut que le cadre soit le plus agréable possible pour permettre leur épanouissement. A nous d’organiser le travail en équipe pour les rendre performants, bien qu’ils débutent, et qu’ils puissent résoudre simplement techniquement des problématiques fonctionnelles complexes. Et c’est souvent possible ! »
Qui dit débutant ne signifie pas forcément jeune. Le mélange est savant, entre ceux qui entrevoient le monde du travail après les études et des moins jeunes qui sont en reconversion et découvrent, eux, le monde du développement. « Le but, c’est de ne pas avoir uniquement des salariés issus de la formation universitaire, mais de constituer un mix. »
Ibrahim, Cédric, Adrien, Richard, Thomas… On ne dénombre que des garçons parmi les embauchés. Michel Chevassu sait que cela fait tache mais plaide non coupable. « Ce n’est pas de notre fait et c’est un regret. Nous avions deux profils féminins qui convenaient mais qui n’ont pas donné suite car elles ont trouvé un autre emploi avant. On aimerait plus de mixité à l’avenir, c’est certain. »
Cercle vertueux
« Débutant-e AccepT » est organisée en Société coopérative et participative (Scop), ce qui a permis de bénéficier de l’aide de la Région dans le cadre du dispositif d’accompagnement à l’Economie sociale et solidaire (ESS). Les cinq premiers développeurs juniors embauchés en CDD d’un an seront, en fonction des besoins de la boîte et des choix de chacun, prolongés de quelques mois ou alors « libérés » pour s’envoler sous d’autres cieux et ainsi laisser leur place à d’autres débutants.
Un cercle vertueux qui ne fonctionnera que si l’accompagnement est organisé et performant... « L’idée, c’est d’avoir à la fois du turn over tout le temps tout en gardant une certaine continuité. Pour la suite de leur carrière, nous essaierons de faire jouer nos réseaux. »
Christophe Bidal
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