On les croise sur tous les chantiers et terrains où une construction est envisagée, on les reconnaît à leurs appareils de mesures posés sur trépieds, appelés tachéomètres. Ce côté visible permet de comprendre que le rôle du géomètre est de mesurer les superficies et délimiter les surfaces. Le côté le plus connu mais loin d’être le seul, ni le principal. “Aujourd’hui, on est à 30 % du temps sur le terrain, une part en diminution en raison de l’évolution des technologies qui permet d’effectuer les mesures en moins de temps et avec moins de personnes qu’avant” explique Frédéric Jamey, jeune géomètre-expert bisontin.
La profession est beaucoup plus variée qu’il n’y paraît. Ses domaines d’intervention vont du foncier aux systèmes d’informations démographiques en passant par l’aménagement du territoire, la topographie, l’expertise, l’immobilier ou l’ingénierie. Le géomètre est en contact avec des élus, des propriétaires particuliers, des constructeurs, des promoteurs, des notaires. Il garantit les limites d’une propriété et les droits qui y sont attachés mais se trouve aussi à la base de l’élaboration des documents d’urbanisme (plans, voirie, demandes d’autorisation) tout en intervenant comme conseil dans la gestion de l’espace. Les géomètres sont habilités à établir les documents modificatifs du cadastre. Bref, ses spécialités sont multiples et vont jusqu’à la consultation juridique lorsqu’il informe des servitudes et possibilités de construction attachées à un terrain.
Le vocable de géomètre cache des fonctions diverses. Il y a le géomètre-expert, professionnel libéral indépendant habilité par l’Etat à dresser certains plans et documents topographiques (l'Etat lui délègue une mission d'intérêt général dont il est l'unique dépositaire : la délimitation foncière établie par le bornage d'un terrain). Situé, en termes de revenus, en haut de la liste des professions libérale, il possède un cabinet qui fait travailler des ingénieurs, des techniciens ou des aides-techniciens. Ces géomètres salariés peuvent aussi se trouver dans certaines collectivités locales ou dans quelques grandes entreprises (travaux publics, SNCF, EDF...). Quelle que soit sa tâche, le travail de bureau est important. Par exemple, lorsqu’il délimite la propriété foncière, le géomètre le fait à partir de relevés de terrain mais aussi d’enquêtes et de procédures juridiques pour aboutir à une mise en forme informatique, notamment sous forme de plans et documents topographiques.
A cette diversité répond une entrée possible dans la profession à tous les niveaux, du BEP au diplôme d’ingénieur. Des niveaux où il y a, jusqu’à présent, du travail et où les départs en retraite à venir laisse présager d’opportunités. “C’est vrai que jusqu’à présent, il y a des besoins cadre Daniel Ruez, président de l’Ordre des géomètres-experts de Bourgogne - Franche-Comté. Mais aujourd’hui, on est confrontés à la même question que tout le monde : on ne sait pas ce qu’il en sera demain”. “On est très liés au bâti complète Frédéric Jamey. Pour l’instant, on ne ressent pas trop les effets du ralentissement. En tous cas, ces 10 dernières années, il y a eu un essor. Dans presque tous les niveaux de formation, il y a plus d’offres que de demandes.”
S.P.
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