Il y a eu les emplois d’avenir, il y a eu les contrats de génération. Il y a maintenant la garantie jeunes, présentée comme le 3e volet de la politique du gouvernement en matière d’insertion des jeunes. En réalité, il a vu le jour en novembre 2013 avec une expérimentation dans 10 territoires. En Franche-Comté, elle a été ouverte dans le Doubs lors du premier semestre 2015 et devrait l’être sous peu en Haute-Saône et dans le Territoire de Belfort.
Le dispositif s’adresse, via les Missions locales, aux jeunes en situation de précarité, notamment financière (1). Entre avril et juin, 96 jeunes du Grand Besançon, du Pays de Montbéliard et du haut Doubs sont entrés dans le dispositif (l’objectif affiché est d’intégrer 470 jeunes d’ici la fin de l’année). Leur parcours ? Ils ont d’abord été repérés par une Mission locale. Leur dossier a ensuite été instruit et sélectionné par une commission départementale présidée par l’Etat. Après quoi, ils ont entamé un parcours d’accompagnement de 12 mois. Spécificité de ce dispositif, l’accompagnement se veut très renforcé en contrepartie d’un engagement motivé des jeunes. Il prend la forme de sessions collectives et de sessions individuelles dans un seul objectif : les préparer à la vie professionnelle. A ce titre, Garantie jeunes insiste sur la nécessité de multiplier les temps de présence en entreprise. Ces derniers diffèrent selon les profils : celui qui a un projet précis mais pas de réseau n’aura pas les mêmes besoins que quelqu’un qui n’a pas trop idée de ce qu’il veut faire ou qui possède un diplôme qui ne lui sert pas.
«Il y a une différence avec les autres dispositifs mis en place jusqu’à présent note un responsable du dispositif dans le Doubs. On avait plutôt l’habitude de vouloir d’abord lever les freins pour aller ensuite vers l’emploi. Là on inverse : on met d’abord les jeunes en entreprise et on voit les freins après». Solliciter les entreprises est une démarche menée par les jeunes, même s’ils sont aidés par les conseillers des Missions locales. Question de motivation et d’apprentissage de la prise de contact. «Cela permet de travailler sur l’autonomie car on voit des jeunes qui ne sont plus forcément en lien avec les institutions».
Allocation de 452 euros
L’ensemble est souple, conçu pour s’adapter à chacun, quasiment au cas par cas, avec «quelques temps obligatoires, des restitutions d’expériences, des points d’étapes». Le dispositif passe par un contrat d’engagement : contre 452 euros par mois (une allocation qui diminue si un jeune gagne plus de 300 euros mensuels lors de ses passages en entreprise), le participant s’engage à être assidu et à accepter les mises en situation professionnelle.
«Ces 452 euros ne représentent pas un revenu mais un outil pour aplanir les difficultés matérielles préjudiciables au parcours vers l’emploi». Dans les Missions locales, des salariés sont spécifiquement dédiés au suivi des jeunes du dispositif.
Il est certain que tous les jeunes ne trouveront pas un emploi au bout du contrat. «Mais ils se seront reconnectés, auront défini ou redéfini leur projet, seront plus autonomes, mieux outillés, avec plus de compétences qu’au départ. Même si dans la conjoncture actuelle on n’est pas bon, cela montre qu’il y a un investissement des pouvoirs publics».
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