Dans le Doubs, ils sont 400 à 500 à bénéficier en ce moment du dispositif Garantie jeunes. «Mais nous avons la capacité d’en accueillir plus» insiste-t-on dans les Missions locales du Doubs. Fanny Berner, chargée de projet à celle de Montbéliard, Barbara Berton et Anne Dupeyron, coordinatrices du dispositif à Pontarlier et Besançon parlent d’une seule voix : «le bilan est très satisfaisant. Le dispositif remplit son rôle de faciliter l’accès à l’autonomie. On est plutôt très content».
Les jeunes s’engagent pour un an. Chiffre significatif, le taux de rupture n’est que de 13 % et il inclut les déménagements et les exclusions. Dans l’ensemble les jeunes apprécient et vont au bout de la démarche. Quand on sait qu’il s’agit en priorité de 16 – 25 ans en situation d’isolement et/ou de précarité financière, les résultats sont d’autant plus significatifs. Le dispositif était expérimental dans quelques départements depuis 2013. Le bilan satisfaisant a engendré sa généralisation, depuis le 1er janvier 2017.
L’emploi est évidemment au cœur de la problématique. Mais pas seulement. Parler d’autonomie c’est aussi évoquer les moyens de transport, le logement, les soins, la citoyenneté, la culture, les loisirs. «Même si le suivi des jeunes est personnalisé, l’entrée dans le dispositif passe par une période en collectif. Cela permet de sortir de l’isolement. Souvent, les premiers temps servent à acquérir un rythme régulier, se lever tous les jours, reprendre confiance en soi. Les jeunes passent d’une situation où ils sont seuls, à une vie de groupe puis à une ouverture sur l’extérieur. Il se crée également de la solidarité entre eux parce qu’ils se rendent compte qu’ils ne sont pas seuls à galérer».
L’absence de profil-type est peut-être rassurant pour certains : «nous avons des diplômés comme des jeunes sans le bac, certains qui ne sont pas très sûrs de leur projet et d’autres qui le sont mais sans les ressources pour le mener à bien. Mélanger les jeunes est une richesse que n’avaient pas d’autres dispositifs». Le contrat prévoit une allocation de 480 euros par mois, qui permet notamment de les "sécuriser". La durée d’un an permet d’avancer progressivement mais aussi de mixer les situations : ateliers collectifs de recherche d’emploi, suivi personnalisé, périodes d’expériences professionnelles en entreprise. «Il y a des allers-retours avec le conseiller pour résoudre les difficultés de la vie quotidienne, faire des bilans, réorienter un parcours. Cela a un peu changé nos pratiques» reconnaissent les responsables des Missins locales. Chargées de la conduite du dispositif, ces dernières ne travaillent pas seules, loin de là. L’Etat, les entreprises, les acteurs du logement, de la mobilité, de la santé, de la citoyenneté, de la culture ou des loisirs sont étroitement associés. En prenant en compte la globalité d’une situation et plus la seule problématique de l’emploi, la Garantie jeunes s’apparente à un déclencheur. «Nous donnons des outils aux jeunes, un mécanisme, mais c’est à eux de trouver la clé. A eux de se motiver».
Stéphane Paris
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