Il est un poil trop âgé pour bénéficier des privilèges de la carte avantages jeunes. Mais assez branché pour croquer l’actu avec talent, d’autant plus que les politiques et les sportifs, ses cibles favorites, rivalisent d’imagination pour lui servir des idées sur un plateau. A propos de plateau, celui… d’Amancey est son "chez-lui", loin de l’agitation médiatique parisienne.
Parcours et formation
Il n’est pas nécessaire de faire les Beaux-Arts pour devenir dessinateur de presse. J’ai appris le dessin sur le tas. Après un bac littéraire, j’ai intégré la fac de géo puis l'IUFM pour devenir professeur des écoles. En 2011, j’ai décidé de vivre de ma passion, le dessin.
Le métier au quotidien
Je travaille depuis chez moi, pour différentes sociétés privées (Air France, Vinci…) quand elles ont besoin d’illustrations pour leur magazine d’entreprise. Travailler à domicile, c’est un confort de vie, mais il faut savoir se détacher de la vie familiale. Un moment donné, ça m’est arrivé d’aller travailler dans un café… Je suis également et surtout dessinateur de presse. Je dois produire pour les quotidiens Le Monde et L’Equipe, où nous alternons à quatre, avec Faro, Lasserpe et Soulcié.
Un modèle ?
Je suis issu de la BD. J’apprécie particulièrement le travail de Lewis Trondheim.
La méthode
Je ne pense pas être particulièrement doué. En fait, mon boulot consiste à être curieux, à regarder ce qu’il se passe, à me tenir au courant, à écouter ce que disent les gens. Et il faut avoir envie de partager. Le dessin de presse, c’est un entraînement. Pour l’Equipe, je réfléchis sur les sujets possibles, je vais sur les sites de sport, je compile les titres et je me fais un brainstorming tout seul. Souvent, j’essaie de recouper deux infos : par exemple, il y a quelques semaines, la fameuse "bicyclette" de Cristiano Ronaldo et celle de Sagan vainqueur de Paris-Roubaix quelques jours plus tard.
La rémunération
Ce n’est pas un métier qui permet de rouler sur l’or. Un dessin de presse est rémunéré entre 100 et 300 euros. Nous sommes payés soit sous forme de piges, à intégrer dans les salaires, soit en droits d’auteurs.
Un conseil pour un jeune qui veut se lancer ?
Il faut travailler évidemment et se créer un style, car on ne naît pas avec. Et puis il y a des codes à acquérir. Aujourd’hui, les jeunes ont la chance d’avoir beaucoup d’outils pour faire connaître leur travail, de pouvoir publier sur le net facilement pour avoir de la lisibilité : réseaux sociaux, blogs, chaîne Youtube…
Un souhait, un rêve…
Je suis très content de ce que je fais, même si ça me plairais de travailler pour la presse régionale. Je ne recherche rien d’autre en termes de notoriété.
Recueilli par Christophe Bidal
Commentaires
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.