Justine Lhabitant ne parle pas de médecine, mais de bien-être. Ce qu’elle propose dans son cabinet bisontin de Casamène, au bord du Doubs, c’est de la détente physique et psychoémotionnelle. « Je commence par un entretien de santé et, si je pense que c’est possible, les séances de sonothérapie peuvent aider à s’apaiser, à gérer ses émotions, à reprendre confiance en soi ». La jeune femme utilise deux techniques : les bols tibétains et les tambours de Mongolie. Pour les premiers, elle s’est formée à l’école de Waterloo, en Belgique. « On fait vibrer les bols sur certains points du corps pour créer un état de conscience modifiée. La personne va chercher ses propres réponses aux questions abordées lors de l’entretien préalable. Il s’agit surtout de se détendre, de méditer, de se recentrer sur soi ». L’autre partie de sa pratique, inspirée des chamanes de Mongolie, est une technique à base de tambours qu’elle a acquise auprès de Laetitia Merli, anthropologue au CNRS, qui la tient elle-même de Corinne Sombrun, première française à avoir été reconnue chamane en Mongolie. Justine, elle, est simplement sur la voie chamanique. « J’utilise les sons du tambour pour aider les gens ».
Elle a ouvert en autoentreprise son cabinet de sonothérapie Kintsugi, qui reçoit depuis le 15 novembre une clientèle d’âges divers, femmes comme hommes qui ont souvent besoin de se rassurer. « Mon objectif est de faire en sorte que les personnes se sentent accueillies et comprises. Une séance est une opportunité de lâcher prise, une thérapie douce destinée à apporter du mieux-être ».
Son activité est au croisement d’un double intérêt pour la nature et la création artistique, musicale en particulier. « J’ai grandi dans la forêt, avec un père artiste idéaliste qui a construit sa maison tout seul raconte la jeune femme originaire de Noroy-le-Bourg, en Haute-Saône. Dès mon plus jeune âge, je m’intéressais aux arbres, aux plantes, aux cabanes, j’étais tout le temps dans la nature, même en plein hiver ». Elle décrit une scolarité marquée par une fibre artistique qui l’a conduite à un master de littérature comparée et à une année aux beaux-arts. Elle a publié en 2009, L’Eclat des choses, recueil de poésie inspiré de la beauté de la nature avant d’exercer pendant 3 ans comme critique pour la presse musicale indépendante. « Je me suis retrouvée à un concert de Depeche Mode à Paris, c’était comme un aboutissement. J’ai adoré écrire sur la musique, mais le monde de la nuit, c’est fatigant. Alors j’ai voulu bifurquer vers le domaine du bien-être et du développement personnel, en gardant la musique à l’esprit. Je me suis renseignée sur ce qui existait mais la musicothérapie exige de savoir jouer d’un instrument. La sonothérapie était plus accessible ». Aidée au départ par le thérapeute Jérôme Beuret, elle a trouvé sa voie dans l’association sons, voix, détente, thérapie. Ce dernier mot n’est d’ailleurs pas exclusif : Justine a également lancé un partenariat avec "le Calice enchanté", café restaurant bisontin qui mêle monde médiéval, fantastique et sorcellerie. « On organise des rencontres, des cercles de discussion, des ateliers runes ». Une autre manière de se changer les idées.
S.P.
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