Parcours et formation
En classe de seconde, aucun métier ne m’attirait vraiment. Pour ne pas me fermer de portes, j'envisageais de faire un bac S. Avant d’entrer en première, j’ai passé l’été à travailler dans les vignes du domaine de mes parents pour me faire un peu d’argent. Une révélation. Être dehors, travailler chaque jour sur une parcelle différente, rencontrer des saisonniers, étiqueter ou procéder à la mise en bouteille lorsqu’il pleuvait… Ça m’a vraiment plu ! Dès lors, j’ai eu envie de devenir vigneron. J’ai quitté le lycée de Brochon et intégré le lycée viticole de Beaune. Une fois mon bac technologique en poche, je suis parti à l’étranger. Je travaillais pendant deux-trois mois au domaine familial pour avoir un peu d’économies, puis m'envolais dans un pays voir comment les vignerons procédaient. Je suis ainsi allé aux Etats-Unis, en Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni et en Afrique du Sud. De retour en France après deux ans de vadrouille, j’ai passé un bachelor à l’Inseec, une école de commerce à Bordeaux, avant de rejoindre l’exploitation familiale en 2011.
Le métier au quotidien
Je représente la 6e génération de vignerons sur l’exploitation Arnoux-Lachaux et travaille avec ma mère, qui s’occupe de la partie administrative. Nous employons cinq personnes à temps complet, exploitons 14 hectares et produisons du vin rouge avec quinze appellations sur la Côte de Nuits, le tout en bio et biodynamie. Entretien des piquets et fils, taille manuelle des vignes, vendanges, vinification, remplacement des pieds morts ou malades… Les tâches sont variées et s'enchaînent tout au long de l'année. On s’octroie en général deux ou trois semaines de congés en août, avant les vendanges.
Avantages et inconvénients
Ce que j’apprécie tout particulièrement : avoir l’impression de faire plusieurs métiers en un et élaborer un produit de A à Z. On plante les pieds de vigne, on assiste à la pousse, on participe à la récolte, à la transformation et à la commercialisation. Je vois peu d’inconvénients à mon travail. Si ce n’est peut-être que des aléas climatiques (gel très violent, grêle ou orage tardif) peuvent dévaster le fruit de notre travail. Nous avons des évènements assez singuliers presque tous les ans maintenant. La sécheresse de 2020, par exemple, a amoindri les récoltes. D’après moi, il faut apprendre à composer avec la nature. C’est aussi ce qu’elle nous impose qui rend le métier excitant et qui fait que les années se suivent et ne se ressemblent pas. En raison du réchauffement climatique, nous n’avons jamais produit d’aussi bons vins mais l’avenir à long terme est assez inquiétant.
Des conseils pour un jeune qui voudrait se lancer
Il faut avoir conscience que l’on travaille au rythme des saisons, qu’on ne peut pas se mettre sur pause quand on le souhaite, même si un jour est férié par exemple. Le métier est physique et on passe le plus clair de notre temps dans les vignes, qu'il pleuve ou qu'il vente. Autre difficulté à avoir en tête : le foncier est devenu inabordable en Bourgogne (et ailleurs). Les jeunes qui veulent s’installer doivent généralement faire appel à des investisseurs pour acheter les terres. Il y a toutefois des opportunités dans la viticulture car beaucoup de salariés partent à la retraite. Il est possible de grimper les échelons au sein d’un domaine et pourquoi pas, de créer sa propre vigne en parallèle et de développer son petit domaine.
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