« Mais ici, c’est vraiment un championnat du monde des métiers ? Un vrai championnat du monde ? » Le jeune collégien qui s’exprime est en visite avec des camarades de classe à Lyon Eurexpo le 14 janvier. C’est le jour 2 de la finale nationale de la 46e édition des worldskills. Plus de 600 jeunes de moins de 23 ans passent des épreuves dans 64 métiers pour tenter de décrocher une place en finale européenne ou nationale. Le collégien en question est visiblement surtout frappé par la notion de championnat du monde. L’idée de cette compétition a le mérite d’attirer l’attention sur ces professions. Certaines traditionnelles comme la boulangerie, d’autres méconnues comme la mécatronique, d’autres inattendues comme le 3D digital game art. Ouverte aux visiteurs, la compétition se présente en fait comme un grand salon de démonstrations et savoir-faire. Même pour les plus connues, il y a parfois matière à étonnement. De quoi susciter découvertes et vocations. En tout cas, les visiteurs ont sous les yeux des jeunes qui excellent dans leur discipline. Malgré le stress et les conditions particulières d’une compétition dans laquelle ils doivent faire mieux que les concurrents, ils ont déjà les réflexes et les gestes sûrs de leur profession.
Sur un stand, de nombreux spectateurs s’étonnent du nombre de gestes précis que doit effectuer un sommelier avant de servir un client. Un peu plus loin, une sonnerie retentit, des applaudissements résonnent. Un candidat vient de terminer une épreuve. Place au jury de professionnels qui débriefent et indiquent au compétiteur ce qui allait et ce qui allait moins bien au cours de sa prestation. Ensuite ce sera l’attente des résultats, en fin de semaine, après 3 jours d’épreuves.
Parmi les visiteurs, 3 élus de la Région sont venus encourager les candidats de Bourgogne-Franche-Comté. Ils ont même participé en s’inscrivant comme clients fictifs du restaurant d’application où officient les candidats du service en restauration. « C’est un concours sur lequel la Région est extrêmement mobilisée confirme Océane Charret-Godard, vice-présidente en charge de la formation continue, des mutations économiques, du dialogue social territorial et de l'orientation. Cette compétition est une manière de valoriser les métiers et les jeunes. La Région s’en est emparée en soutenant tout le travail en amont, en organisant notamment des week-ends de cohésion et du coaching physique et mental ».
Au-delà du sérieux de la compétition, les élus ont apprécié l’ambiance plutôt conviviale et le côté ludique des démonstrations. Pour Frédéric Poncet, « il y a un effet révélateur pour tous ces métiers mis en avant, y compris ceux qui souffrent parfois d’un déficit d’image. Voir ces jeunes montre que l’on peut et l’on doit s’épanouir dans tous les métiers ». Franck Charlier trouve que « cette aventure est fabuleuse pour les jeunes, pour leur parcours individuel mais aussi parce qu’ils portent les couleurs d’une région et pour certains de la France. Cela permet de valoriser des métiers aux yeux du public. Car c’est notre rôle de faire des schémas de formation, mais l’orientation se joue aussi dans les familles ».
S.P.
Commentaires
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.