Le parc polaire a une caractéristique rare : il propose des visites au public en «immersion». Au lieu d’observer les animaux de l’extérieur des enclos, il est avec eux. «C’est bien, mais il faut toujours surveiller, être constamment vigilant, surtout avec le public ! On a beau répéter de ne pas caresser les animaux, il y en a toujours qui veulent le faire».
Kévin Carminati est l’un des trois soigneurs animaliers et guides, pour des groupes pouvant aller jusqu’à 50 personnes. «Etre tout le temps avec les animaux, c’est ce qui me plaît vraiment. Avec le public, j’avais plus d’appréhension au début car je ne me sens pas orateur. Mais je me suis dépassé pour y arriver et maintenant ça va». Clairement, c’est d’abord le contact avec les animaux et le travail en extérieur qui lui plaît.
«Je ne pensais pas être embauché alors c’est plutôt un rêve qui date d’il y a longtemps et que je ne pensais pas réaliser» dit ce jeune homme de 24 ans. Il semble que sa passion ressemble à une vocation ou un don.
«Trouver des soigneurs capables n’est pas facile précise Gilles Malloire, le créateur et directeur du parc. Le travail n’est pas seulement nettoyer et donner à manger. Il faut aussi savoir approcher les animaux, être au milieu d’eux sans les déranger, parfois les manipuler. A ce niveau, j’ai senti qu’il y avait quelque chose chez lui». Il existe des formations, des certificats à passer pour pouvoir exercer, mais sur le terrain, c’est avant tout une affaire de sensibilité. Celle qui a permis à Kévin de signer un contrat après 2 mois de stage alors qu’il n’avait aucune expérience préalable. Son CDD va lui permettre de se former complètement et de passer les certificats de capacité appropriés.
Pas besoin de chercher loin pour mesurer sa motivation : «Avant je travaillais dans la plasturgie en Suisse. J’avais un bon salaire mais c’était le seul intérêt. J’ai démissionné pour venir en stage ici».
Le parc compte une centaine d’animaux, les chiens du Groenland du début ayant été rejoints par des yaks, aurochs, daims, rennes, cerfs, chevaux, chamois, mouflons et deux bisons venus dans le cadre d’un programme européen de conservation d’espèces menacées. «Le contact avec les animaux m’a tout de suite plu. Le plus difficile est de retenir le nom individuel de chacun d’eux».
Son travail commence vers 8 h 30 : nourriture, contrôle de l’état de santé des animaux, nettoyage des enclos. L’après-midi s’y ajoutent les visites. Une partie de l’emploi du temps est consacrée aux extérieurs (pelouse, neige quand il y en a), à l’entretien du matériel.
«C’est physique, mais je le savais. A la fin de la journée, on est fatigué, mais c’est une bonne fatigue. De toute façon, pour faire ça, il faut être passionné. C’est ce qui permet de faire passer des inconvénients comme les intempéries». Et pour ceux qui ont envie de suivre sa voie, l’appréhension n’est pas recommandée. «Dans les bagarres de chiens, il faut y aller. Personnellement, je ne ressens pas de peur, c’est plutôt de l’adrénaline. Si on est craintif, il ne faut pas exercer ce métier, car les animaux le sentent».
Stéphane Paris
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