Théo Laguillaumie, 20 ans, vient de signer son premier contrat pro avec l’ESBM. L’an dernier, c’était Jules Portet, Nathanaël Gros et Hugo Bedel. Lancé en 2010, le centre de formation du club bisontin commence à porter ses fruits, avec des jeunes qui font partie de l’équipe première évoluant en Pro D2 (2e niveau national). Issu d’une volonté de former des jeunes de la région et d’ailleurs, il parie sur l’idée que réussir à travers le hand est possible dans la capitale comtoise. Sans pour autant négliger les études : Théo est en prépa Lettres supérieures, Hugo termine un BTS comptabilité, Nathanaël est en fac de sciences, en licence d’ingénierie mécanique. L’aspect universitaire de leur cursus est directement suivi par Lionel Geoffroy, directeur sportif du club, qui tient à proposer des doubles projets adaptés aux jeunes.
500 licenciés
Le centre fait partie d’un projet plus global nommé ESBM avenir. Il est pensé pour construire une politique cohérente à tous les niveaux, avec un parcours allant du babyhand au centre de formation. Un dispositif apprécié : le club est passé de 200 licenciés à plus de 500 aujourd’hui – l’effet équipe de France a dû également jouer.
«L’idée est d’amener les jeunes le plus loin possible dans la pratique du hand» souligne Lionel Geoffroy. Mais tous ne deviendront pas sportifs de haut niveau. «Pour ceux qui ont envie de continuer dans ce sport, nous avons aussi prévu des facilités pour aller vers des formations d’arbitre ou de dirigeant».
Pas d’incitation à la pratique intensive pour autant. Jusqu’à 12 ans, les jeunes pratiquent du handball ludique. Ensuite, la formation peut se préciser pour ceux qui ont le plus de prédispositions. Au niveau du collège, une section sportive est mise en place avec l’Institut Notre-Dame St-Jean et le collège Stendhal. A partir du lycée, le pôle espoirs prend le relais, intégrant des jeunes de l’ESB mais aussi d’autres clubs. Ils sont scolarisés à Jules Haag. Après quoi, ils peuvent éventuellement rejoindre le centre de formation postbac, pendant 3 ans, parfois 4.
«Il existe très peu de dispositifs de ce type pour le hand en France, alors que d’autres sports, comme la gym, y sont habitués. C’est assez neuf, mais pour l’instant, ça se passe bien».
Un sport que l'on peut commencer tard
Le parcours a été conçu avec une certaine souplesse, liée aux aléas du sport. «Dans le handball, il n’y a pas de vérité sur l’éclosion d’un joueur. Certains peuvent commencer tard et être bons. Et la morphologie joue un rôle important. Donc, on laisse la porte ouverte, on peut débuter le hand à n’importe quel âge».
Des 7 premiers joueurs à avoir intégré le centre de formation, 3 ont signé pro et 2 poursuivent une 4e année. Un autre joue à Belfort, le dernier ayant quitté le hand.
«Ce centre de formation, c’est un coût supplémentaire pour le club précise Lionel Geoffroy, mais il fallait le faire pour proposer une continuité aux jeunes qui sortent du pôle. Il y a un minimum de places pour eux en équipe première. C’est un vrai choix du club, pour s’installer durablement en Pro D2 et monter en puissance avec nos jeunes, tout en les aidant à construire un cursus professionnalisant. Conjointement, cela nous permet d’avoir une équipe qui a une vraie identité franc-comtoise».
Stéphane Paris
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