Audrey est tout sourire. A 21 ans, elle est en train de réaliser un double rêve professionnel. Travailler dans le domaine de la gestion administrative et entrer dans l’armée.
« La compta, la gestion administrative sont des métiers qui m’ont toujours plu » annonce la jeune femme originaire de Sochaux. Question orientation, elle n’a donc pas eu besoin de trop réfléchir. Bac pro au lycée Les Huisselets, BTS assistant de gestion de PME-PMI au lycée Cuvier, le tout à Montbéliard. Mais une autre idée lui trottait dans la tête :
« Depuis toute petite, j’ai envie d’entrer dans l’armée. Mon père et mon oncle étaient militaires. Quand je voyais l’uniforme, les photos, les défilés, cela me fascinait. J'ai aussi été marquée par une démonstration de la Patrouille de France. C’est surtout lors de ma journée d’appel que je me suis décidée. Les militaires qui nous ont présenté les possibilités de carrière m’ont donné encore plus envie de venir. J’étais focalisée sur l’armée mais mes parents m’ont poussée à faire le BTS avant. Ensuite je me suis renseignée sur le site devenir aviateur, j’ai rencontré des conseillers ». Le parcours (1) : un dossier à remplir, des tests passés à Nancy l’été dernier (visite médicale, tests psychotechniques et sportifs, anglais), une formation militaire de 2 mois écourtée en raison de la crise sanitaire (en temps normal, elle dure 4 mois). Ensuite, elle a fait un stage au Cirfa, à Besançon, avant d’entrer à l’
école interarmées de Querqueville qui forme les militaires aux métiers de l’administration, de la comptabilité, des ressources humaines. Elle y est jusqu’au 21 juillet.
« Hâte d'être dans une unité »
« Dans ce parcours, il y a une préparation militaire de 15 jours et il faut reconnaître que ce n’était pas toujours évident. Il y a des marches avec 15 kg sur le dos, des exercices exigeants, c’est rythmé. Je ne pensais pas que ce serait si difficile. Il faut du mental, certains ont abandonné. J’en ai parfois eu envie. Mais on s’encourage mutuellement et ça m’a permis de tenir ».
Aujourd’hui, elle réunit cette double vocation.
« Exercer le métier que je voulais, c’est bien. Pouvoir faire l’armée en restant dans ma branche professionnelle, c’est encore mieux ». Elle a le grade de sergent (2) et s’engagera pour 5 ans en sortant de l’école.
« On est classé en fonction de nos notes et ensuite on est affecté à une base en métropole, à partir de ce classement et de nos vœux. Ensuite, il est possible de partir en outre-mer ou à l’étranger ». La suite est assez ouverte, comme le décrit le sergent-chef Emilie, conseillère au Cirfa air de Besançon (centre de formation et de recrutement des forces armées) :
« Elle peut faire le choix de demander à rester à l’armée en devenant sous-officier de carrière. Tout au long de sa présence à l’armée, il y a régulièrement des formations qui permettent d’évoluer. Elle peut aussi faire le choix de retourner dans le civil. Nos diplômes sont reconnus au registre national de certification professionnel. Nous avons une structure, défense-mobilité, pour aider à trouver un travail dans le civil, voire se reconvertir. C’est utile pour ceux qui viennent pour avoir une première expérience professionnelle et veulent repartir ».
Les conseillers du Cerfa l’assurent,
« sur un CV, les formations de l’armée sont bien vues. Elles sont synonymes de savoir-être et savoir-faire ».
Audrey, pour l’instant, ne retient pas cette option.
« Je veux aller le plus loin possible dans l’armée. J’ai hâte de faire ma formation et d’être dans une unité. J’ai 21 ans et rien qui me retient ici. Si un jour je peux partir en Opex, ce serait un autre rêve ».
S.P.
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