L’enseignement catholique a besoin d’enseignants. A condition d’avoir une licence, il est possible d’être recruté très rapidement. «Toute l’année, nous cherchons des gens pour remplacer les personnes malades ou celles qui partent en formation. En général, j’ai 2 à 3 postes à pourvoir par semaine et parfois, je dois trouver plusieurs personnes d’un coup. Par exemple, fin novembre, 12 enseignants sont partis en formation en même temps» explique Isabelle Faivre, chargée du recrutement dans l’enseignement catholique. «Il m’arrive de devoir trouver quelqu’un pour le lendemain, quand ce n’est pas le matin même». Dans certains cas, mi-novembre, des élèves n’avaient encore pas pu aborder certains cours. Un problème national selon elle. «On le sent depuis plusieurs années. Mais l’an dernier et cette année, c’est devenu vraiment compliqué. Il y a un moment que c’est tendu en maths et en sciences. Désormais cela se généralise au français, aux langues. Aucune discipline n’est épargnée». Pas évident à expliquer, même si Isabelle Faivre pense que «les jeunes sont de moins en moins motivés par ce métier, qui, il faut le dire, n’est pas assez valorisé. Une personne m’a dit qu’elle arrêtait parce qu’elle avait idéalisé la profession et qu’elle n’avait pas trouvé ce qu’elle attendait». Autre élément d’explication, les frais de déplacement ne sont pas remboursés. D’où la nécessité de trouver des personnes proches géographiquement. Pas évident pour les établissements loin des centres urbains.
L’académie de Besançon compte environ 2000 des 130 000 professeurs de l’école catholique en France, répartis en 130 établissements. Ils enseignent de la maternelle au BTS. Pour postuler en maternelle et primaire, n’importe quelle licence suffit. A partir du collège, il faut qu'elle soit en rapport avec la matière enseignée et que la candidature soit validée par l’inspecteur d’académie, sur dossier et/ou entretien. «Ce sont des CDD mais qui peuvent être longs. Les temps pleins sont de 18 ou 27 h, donc il faut une disponibilité. Ce ne sont pas des jobs d’appoint».
Dès validation, le candidat peut se retrouver devant une classe. Formation ? «C’est directement sur le terrain, en étant fortement accompagné par le chef d’établissement et l’équipe enseignante. On peut aussi mettre la personne en contact avec le titulaire. Peut-être que la première journée ne va pas être évidente mais de toute façon, il faut bien commencer un jour. Nous n’avons jamais eu d’abandon parce qu’une personne s’était retrouvée face à une classe sans être aidée». Reste la question religieuse. «Il n’y a plus de prière dans nos écoles sourit Isabelle Faivre, mais nous avons des ateliers spécifiques autour de Noël et de Pâques. Ce n’est pas rhédibitoire : nous avons des enseignants d’autres religions, des athées. Dès l’instant où il y a respect, tout le monde a sa place».
Ces recrutements ont lieu tout au long de l’année, mais le statut demeure celui de remplaçant. «Nous incitons ces enseignants à passer le concours (1) pour devenir titulaires. Sinon, cela reste précaire et moins bien payé».
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