“Notre public fonctionne beaucoup par bouche à oreille. Je pense que plus de 50 % de nos auditeurs viennent nous voir après avoir entendu parler du Cnam par un proche”.
L’indication donnée par Michel Ferney, directeur régional du Cnam Franche-Comté, est plutôt révélatrice. La satisfaction élevée de ceux qui passent par le Conservatoire national des arts et métiers est la meilleure publicité pour l’organisme. Certes, il s’agit d’un public presque conquis d’avance, dont l’inscription au Cnam résulte d’une forte motivation. Il en faut pour prévoir une ou plusieurs années au cours desquelles certaines journées de travail sont suivies de 2 à 3 heures de cours du soir. Sans compter le travail à domicile généré et la vie de famille. Car si le Cnam est aussi accessible aux demandeurs d’emploi, la plupart des auditeurs sont des salariés, avec un diplôme d’entrée moyen à bac+2.
Parallèlement, il résulte de cette situation une exigence légitime vis-àvis de l’organisme. Un chiffre significatif indique un taux de présence aux cours très élevé, de l’ordre de 85 %.
L’inscription au Cnam est un véritable investissement pour le futur du parcours professionnel et quitte à faire, autant s’y impliquer à fond. Les auditeurs le disent, “on est là parce qu’on l’a voulu mais c’est momentané”. Le taux de réussite aux examens, lui aussi de 85 %, s’en ressent. Surtout, le nombre d’auditeurs n’a cessé de progresser ces dernières années.
Fondé en 1794, le Cnam a rarement autant montré son utilité qu’à l’heure actuelle où l’idée de formation tout au long de la vie fait l’unanimité. Et où les dispositifs d’accès comme le Dif (droit individuel à la formation) ou la VAE (validations des acquis de l’expérience) rejoignent des droits plus anciens (congé individuel formation par exemple) pour faire de la formation continue un moyen important, voire obligatoire, d’évolution professionnelle.
Répartie en 4 pôles (voir ci-contre), l’offre du conservatoire compte sur le plan national 350 diplômes (des niveaux III à I) et 1200 unités d’enseignement. Toutes ne sont pas accessibles en région, mais suivant la demande, il est possible d’y pallier par l’enseignement à distance ou éventuellement des cours à Paris. “De plus en plus, les auditeurs mixent 2 temps de formation, associant des cours et de l’enseignement à distance” indique Stéphanie Houdoux, conseillère VAE et responsable développement.
C’est de toute façon du cas par cas. En termes de formation continue, chacun est véritablement acteur de sa formation, chaque parcours est particulier. Pour un organisme comme le Cnam, la souplesse est de mise. Ppour s’accorder aux emplois du temps divers, les unités d’enseignement sont capitalisables sur une longue durée. Une partie des crédits de formation est octroyée par l’expérience professionnelle, à condition que le diplôme se situe dans le même domaine que l’activité salariée. Pour les demandeurs d’emploi, qui représentent 20 % des auditeurs dans la région, cette partie est validée par un stage professionnel, lui-même “facteur d’intégration”.
Autres éléments non négligeables, il existe deux rentrées dans l’année, en septembre et février et un découpage
en semestres. “Depuis qu’on a adopté cette organisation semestrielle, il n’y a plus de problème d’usure. Plus personne n’abandonne en cours de route” se satisfait le directeur régional.
La souplesse de l’organisme se mesure à son adaptation au marché. “Notre offre glisse en permanence en fonction des demandes” souligne Michel
Ferney. Ces dernières années, le conservatoire s’est fortement élargi aux formations tertiaires, qui représentent désormais plus de 50 % de l’offre. L'organisme vient d'adapter son offre au schéma du LMD - même si en Franche-Comté il s’arrête pour l’instant à la licence.
Avec lui, les diplômes obtenus ont des équivalences européennes et il existe plus de passerelles entre les types de diplômes. Par exemple, celui qui valide une 3e année de licence valide du même coup sa 1re année d’école d’ingénieur s’il veut s’y orienter ensuite. Les passages facilités de cet ordre sont nombreux.
S.P.
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