Le concept n’est nouveau, ses partisans sont toujours aussi nombreux. Chaque année, plus de quinze mille jeunes tentent l’expérience des chantiers. Une aventure, de deux à trois semaines, où se mêlent des personnes de tous âges, venues le plus souvent d’horizons très différents, mais animés d’une seule et même envie : se rendre utile tout  en s’éclatant.
De nombreuses associations proposent aujourd’hui ce type de séjour. Avec une constante : le développement, ces dernières années, des chantiers internationaux. Pour ceux dont les finances ne seraient pas extensibles mais qui souhaiteraient, malgré tout, se rendre à l’étranger cet été, les chantiers de jeunes représentent une alternative à ne pas occulter. Comme les destinations, les thèmes proposés sont très variés : sauvegarde du patrimoine, protection de l’environnement, amélioration de l’habitat, solidarité avec les populations… Autant d’éléments qui devraient vous inciter à franchir le pas.
Sur place, les bénévoles ne perçoivent aucun salaire. En revanche, une participation financière leur est demandée. Laquelle varie selon la nature, le lieu et la durée du chantier. Cette participation sert notamment à couvrir la pension complète ainsi que l’adhésion à l’association. Quant aux frais de transport, ils sont également à la charge du bénévole. Les groupes sont généralement formés d’une vingtaine de personnes, sans considération de nationalité, et placés sous la responsabilité de deux ou trois animateurs.
Le temps de travail est estimé à trente heures par semaine. En dehors des heures travaillées, de nombreuses excursions sont proposées aux volontaires afin qu’ils s’acclimatent le plus rapidement possible aux us et coutumes du pays d’accueil. Une acclimatation qui passe également par la maîtrise de la langue. De fait, ces chantiers internationaux peuvent aussi se targuer d’être de véritables séjours linguistiques. Comme en témoigne Alexandre : “Je désirais aller au Costa Rica pour me changer les idées. Làbas, j’ai travaillé vraiment dur mais lors de mes jours de repos, j’ai pu visiter des sites merveilleux. Et puis quand je suis rentré, je parlais presque espagnol couramment.”
A ce sujet, si le sud de l’Europe reste une destination très prisée, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis gagnent du terrain. L’attrait de la langue anglaise jouant à plein.
Et puis il y a l'ambiance. Rencontres et convivialité. Rien ne prédestinait Ondine Delavelle à s’engager dans le volontariat. Et pourtant… «Je ne connaissais rien au chantier. Un été, il y en a un qui s’est installé dans mon village de Saulnot, en Haute-Saône. L’ambiance qui régnait au sein du groupe m’a tout de suite plu. J’ai donc commencé à m’y intéresser. Et dès que j’ai eu mon bac, j’ai voulu franchir le pas et partir. Au début, j’avais une petite préférence pour l’Italie mais l’association Solidarité Jeunesse, à laquelle je m’étais adressée, ne disposait d’aucun projet en cours pour cette destination. En revanche, il cherchait quelqu’un dans un centre de réfugiés à Vienne, en Autriche. J’ai accepté et, aujourd’hui, je ne le regrette absolument pas. Car ce fut une expérience très enrichissante. Après une période d’acclimatation légitime, le directeur n’a pas hésité à me confier des responsabilités. J’avais la charge de tout ce qui touchait à la vie quotidienne du centre (repas, flux des nouveaux arrivants…). A l’issue de mes 9 mois de volontariat, on m’a proposé d’être embauché à temps plein au sein du centre. Ce que j’ai accepté. J’y suis restée encore 9 mois avant de me décider à rentrer. Mais je suis toujours en contact avec mes anciens collègues. D’ailleurs j’y retourne travailler tous les étés. Le volontariat demande un investissement personnel important, largement compensé par tous les bénéfices qu’on peut en tirer.»
Tous les chantiers ne sont pas si loin, ni si longs. Pour ceux qui ont peu de moyens, il en existe à proximité. A part le dépaysement, ils offrent les mêmes perspectives que les autres. Ainsi le centre Beaumotte, né en 1979 en Haute-Saône ou les Amis de Chevreaux Chatel, dans le Jura, qui met en valeur chaque été depuis 1990 un château.