Les allées de Micronora résonnent de vibrations positives, à un moment où c’est plutôt le mot sinistrose qui s’entend à chaque coin de rue. Mais le salon international biennal des microtechniques est protégé : vitrine d’une industrie locale de pointe, il concerne un marché parfois de niche mais toujours porteur. Le secteur est l’un des principaux points forts de la Franche-Comté dans le domaine industriel. Il est d’ailleurs le seul pôle de compétitivité uniquement franc-comtois. Basé sur un savoir-faire traditionnel parti de l’horlogerie et dynamisé par des recherches de pointe et des technologies d’avenir, il bénéficie d’un environnement favorable, symbolisé par Femto-ST (1) ou Temis, technopole microtechnique et scientifique bisontine.
Entendre des échos optimistes de la part des chefs d’entreprise n’est donc pas si étonnant. Il faut l’être (optimiste) pour avoir créé une entreprise voilà un an et demi en venant du CNRS, comme l’a fait Sylvain Ballandras à l’origine de FrecnSys (2). «Entreprendre n’est jamais facile, mais on est dans une situation confortable car on est les seuls en France dans notre spécialité». Les perspectives de l’entreprise sont internationales, mais elle bénéficie d’abord du tissu industriel local, qui est un premier marché potentiel. Pour cet Alsacien d’origine, la région offrait une bonne combinaison entre savoir-faire, renommée et équipements disponibles.
Micro et nano sont partout
Le savoir-faire n’est pas une parole en l’air. «C’est vrai que la technicité permet de se différencier en Europe» admet Jérôme Tinti, responsable qualité de DCM, entreprise haut-saônoise de précision.
C’est surtout le domaine de compétences qui facilite la bonne tenue des chiffres d’affaire. Le micro et le nano, qu’ils soient mécanique, technique ou technologique sont partout. Pour se diversifier, c’est plus facile.
«La crise a forcément provoqué des ralentissements note Jérôme Tinti. Mais notre multiactivité nous a permis de s’en sortir. Je crois qu’il n’y a pas un secteur où nous ne sommes pas allés !».
Le CA d’UND, entreprise de décolletage de précision du Doubs est de 10 millions d’euros, en hausse de 10 % entre 2012 et 2013, dont 30 % à l’export. «On est très diversifiés explique Gilles Thomas, l’un des directeurs. On travaille pour l’aéronautique, le luxe, la connectique, le médical. Il y a un bon environnement, surtout dans ce dernier domaine, ce qui nous permet de travailler avec beaucoup d’entreprises locales. Besançon, c’est quand même dynamique».
CG.Tec injection, fait du «petit, précis et technique» à Frasne. Les pièces produites, toujours plus réduites, servent à l’automobile, au fluidique et au microfluidique, à l’électrique, au médical.
«On travaille beaucoup à l’export indique Claire Flipo, responsable commerciale. La proximité de la Suisse et de l’Allemagne est une grande chance : ce sont des marchés de microtechniques. C’est ce qui a fait notre succès au début».
S.P.
(1) Franche-Comté électronique, mécanique, thermique et optique, unité de recherche qui réunit des compétences de toute la région,
(2) Elle développe notamment des capteurs sans fil ni batterie, interrogeables à distance adaptés aux environnements sévères
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