L’IUT génie civil auxerrois est neuf. La première promotion a été diplômée l’an dernier. Son intitulé «construction durable» illustre le changement d’un métier.
«On est dans un secteur en train de se transformer explique David Joannic, chef de département (photo 3).
Avec les enjeux environnementaux, la nouvelle réglementation qui a un impact sur la façon de travailler. La technologie et la numérisation ont également des effets importants». En réalité, ce n’est pas l’IUT qui est nouveau mais sa spécialité.
Les Instituts universitaires de technologie ont été créés il y a 51 ans, dans une optique de souplesse et d’adaptation. Patrick Danaudière, directeur de l’IUT de Dijon-Auxerre, illustre cette idée :
«l'intitulé génie civil - construction durable est un changement de spécialité qui correspond aux besoins des entreprises locales et qui est beaucoup plus attractive pour les jeunes. D’ailleurs nous avons un effectif plein, d’environ 50 élèves. Pour répondre à l’attente de certains d'entre eux, nous avons également développé des licences pros : ceux de cette spécialité ont la possibilité de poursuivre en conduite de projets en aménagements et travaux publics ou en acoustique vibrations. Nous envisageons également de créer un cursus d’ingénieur porté par l’Institut supérieur de l’automobile et des transports de Nevers».
Formation possible
par apprentissage
Avant cela, il y a le DUT, en 2 ans après le bac, diplôme initialement destiné au marché de l’emploi. L'IUT génie civil forme des techniciens supérieurs destinés à exercer aux niveaux de la maîtrise d’ouvrage (programmation de travaux), de la maîtrise d’œuvre (bureaux d’études) ou des travaux eux-mêmes (entreprises de construction). Selon la plaquette de l’IUT, les compétences acquises couvrent l’ensemble des techniques de construction, des fondations aux questions de confort thermique, acoustique et visuel.
«Il y a des besoins d’emplois qui ne peuvent pas être délocalisés» indique Patrick Danaudière.
«La spécialité est l’une des plus «rémunératrices», ce qui souligne qu’il y a un besoin de personnel formé estime David Joannic.
Il y a un panel de débouchés important entre les grands groupes du BTP, les bureaux d’études, l’encadrement des chantiers, voire les collectivités. Sans compter les départs en retraite, nombreux dans les années à venir». Le chef de département insiste sur les projets de formation mené en partenariat avec les fédérations professionnelles et l’apprentissage ouvert à une partie des élèves. Eléments qui assurent aux étudiants une proximité avec l’économie locale.
«Les chiffres montrent que l’insertion est encore plus importante par l’apprentissage» signale-t-il.
«Les apprentis sont déjà dans l’entreprise, déjà salariés. Mais on ne peut pas offrir cette possibilité à tous. Les 15 premiers qui trouvent eux-mêmes leur contrat ont retenus». Cette sélection n'est pas anodine selon lui :
«certains élèves sont déjà demandeurs d’aller en entreprise, de connaître ce monde. Ils sont dans un projet professionnel, déjà dans une logique de recrutement et les entreprises le vivent comme ça».
Le chef de département a tout lieu d’être satisfait de la première promotion : 100 % de diplômés, plusieurs élèves poursuivant en licence pro (
exemple de Lucas Jacquot) et un en école d’ingénieurs. La grande majorité d’entre eux vient de bac général S, de bac technologique STI2D et à un degré moindre de bacs professionnels du secteur.
«Mais c’est d’abord la motivation qui nous intéresse assure-t-il.
Le meilleur moyen de réussir, c’est d’avoir envie d’aller vers la filière. Ensuite, il faut des acquis solides en sciences, avec beaucoup d’enseignements attachés à la physique. Et puis, il faut être capable de travailler en groupe, car la formation comme les métiers sont énormément constitués de travaux collectifs par projets».
S.P.
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