Deux ans d’études après le bac et la certitude de trouver du travail. Voilà les perspectives offertes par le BTS électrotechnicien. Au lycée Belin, à Vesoul, Jean-Luc Lamboley constate pourtant que cette formation «n’attire pas énormément les jeunes. Cela a toujours été le cas». Professeur référent de la section, il a vu le métier évoluer très rapidement avec les progrès techniques ces dernières années. «Au départ, les électrotechniciens étaient spécialisés pour travailler sur de grosses puissances dans des organisme comme EDF ou la SNCF. Aujourd’hui, ce sont plutôt des concepteurs d’automatismes avec des compétences qui s’étendent à la domotique, à l’efficacité énergétique, qui intègrent l’informatique».
En tant que technicien, leur rôle est d’abord d’analyser les besoins sur un site ou un chantier puis de concevoir les automatismes programmables, le réseau, la distribution d’énergie, enfin de superviser leur installation. Il travaille dans des bureaux d’études, des fabricants de matériels ou dans le domaine de la maintenance. Aujourd’hui, les équipements électriques, qu’ils soient destinés à l’éclairage, au chauffage ou à l’alimentation de machines, ont de moins en moins de câblages, des automatismes de plus en plus souples et de plus en plus fiables. Leur omniprésence et la maintenance qui l’accompagnent rendent les perspectives de la profession très solides.
«Récemment, nous avons contribué à mettre en place les automatismes pour réguler les écluses d’une quinzaine de barrages en Haute-Saône, donne pour exemple Jean-Luc Lamboley. Il a fallu placer les capteurs adéquats, concevoir l’armoire de commande, améliorer la télédiffusion des infos. Désormais, tout est supervisé depuis un seul centre, à Rupt-sur-Saône. C’est une gestion plus optimisée et moins de manutention».
Au point de départ de l’étude, de la mise en œuvre et de l’utilisation des équipements électriques, les électrotechniciens ont forcément un rôle très important à jouer dans la gestion de l’énergie. Jean-Luc Lamboley cite l’exemple d’une grande entreprise où l’installation d’automatismes pour gérer la ventilation a permis des gains de 30 à 40 % d’énergie. Autre exemple, des automatismes réduisant graduellement la tension des éclairages publics pendant la nuit : «Là aussi, on gagne 30 à 40 %».
L’image de ce métier est peut-être différente de la réalité. «Les techniciens conçoivent mais ce ne sont pas eux qui câblent. Ils font surtout des schémas, préparent et supervisent les chantiers. Ce n’est pas physique du tout et donc très ouvert aux filles. Malheureusement, il y en a très peu, au maximum une par promo. C’est dommage».
Stéphane Paris
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