0n connaît bien la spécialité lunetterie du lycée Victor Bérard à Morez. On connaît certaine-ment moins celles de l'optique instrumentale et de la photonique. Normal, elles sont beaucoup plus récentes que celles liées à la tradition lunetière, le BTS photonique ayant par exemple vu le jour en 1998. Mais sous leur intitulé se cachent deux spécialités très répandues dans la vie de tous les jours : la première tourne autour des instruments ou des systèmes d'optique, de l'appareil photo au microscope, la seconde étudie les systèmes qui utilisent la lumière pour faire des mesures, transmettre des informations, fournir de l'énergie, etc (voir ci-contre). Deux domaines à fort potentiel technologique, deux domaines d'avenir et dans lesquels les élèves n'ont pas trop de souci pour trouver du travail. D'autant qu'ils sont peu nombreux : en optique instrumentale, le lycée est l'une des 6 écoles en France et reçoit des promotions de 24 élèves. En photonique, le BTS compte actuellement 36 élèves sur les 2 années d'études. " Nous n'avons pas une pléthore de dossiers de candidature note Jean-Claude Boivin, chef des travaux, parce que ces formations sont peu connues ". Assez rare pour des sections scientifiques, les deux BTS reçoivent autant de filles que de garçons. " Il faut de la dextérité, de la rigueur. Les filles s'en sortent bien " dit Jean-Claude Boivin.
Dans ces deux BTS, le lycée privilégie fortement le concret et le travail en lien étroit avec le monde de l'entreprise. Les cours d'optique instrumentale incluent par exemple beaucoup de physique optique, électronique, appareillage optique ou analyse et mise en oeuvre de systèmes. Mais surtout, les élèves sont amenés à travailler sur des vrais projets industriels, en partenariat avec des entreprises locales ou nationales telles la SNCF ou Fujinon. " Beaucoup d'entreprises se tournent vers nous lors qu'elles rencontrent une difficulté dans le domaine de l'optique " signale également Jean-Claude boivin. Le lycée met alors les élèves à contribution pour résoudre le problème. Depuis quelques temps, l'établis-sement a également mis en place une plateforme "développement integration et solution optique'', avec le lycée de St-Claude, la Région, des labos et le syndicat des lunetiers. Elle répond à des problèmes industriels en associant élèves, enseignants et experts. Ces travaux sont intégrés au cursus de l'élève mais la présence de professionnels permet de réellement les fmaliser dans le cadre indus-triel. " Cette plateforme Diso nous a donné un coup de fouet. Des labos font appel à nous, ça débouche parfois sur des start-up. Surtout, elle met les élèves directement en prise avec la réalité économique et industrielle ".
S.P.
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