Triple atout pour les métiers de l’esthétique : la demande toujours plus forte de la part d’une société où le soin de soi et l’apparence sont toujours plus importants ; la croissance des services à la personne ; le côté “ non-délocalisable ” d’une profession de proximité.
“En 10 ans, j’ai vraiment vu évoluer la pratique confirme Valérie Josserand, esthéticienne, actuellement professeur en CAP au lycée Prévert. Aujourd’hui, il y a beaucoup plus de fréquentation dans les instituts de beauté. Tout le monde y va, cela se démocratise. C’est moins vu comme quelque chose qui auparavant était considéré luxueux”. Aux instituts traditionnels et aux parfumeries, s’ajoutent désormais des débouchés dans le soin à domicile, les maisons de retraite, les centres de détente et de remise en forme, de talassothérapie, de balnéothérapie, etc. A tel point que le nombre d’offres d’emplois serait actuellement supérieur à la demande. Résultat direct, les filles qui se forment peuvent trouver rapidement du travail. Filles car les garçons sont pour l’instant rares à se présenter. Même si la clientèle masculine est elle aussi de plus en plus présente. “Pour l’instant, dans mon parcours, je n’en n’ai rencontré qu’un dit Valérie Josserand. Mais je crois que cela va se développer".
"De toute façon, nos locaux ne nous permettent pas d’en accueillir pour le moment” précise Annie Frontini, chef des travaux au lycée Prévert. Cependant, l’ouverture de ce premier bac professionnel en Franche-Comté sera rapidement suivie de nouveaux locaux dédiés à cette section et financés par le Conseil régional. L’accueil de garçons sera alors envisageable. Progressivement, le bac pro qui ouvre à la rentrée est destiné à remplacer l’actuel CAP, créé en 2005. Pour l’instant ouvert aux titulaires d’un CAP, il sera dans 2 ans accessibles après la 3e. L’Académie réagit à l’évolution économique. “Je trouve cela très positif dit Valérie Josserand. Quand je me suis formée, il n’y avait pas d’école publique. Les formations privées coûtaient très cher. C’est bien d’ouvrir les portes à des familles plus modestes”. D’autant que le lycée met les élèves dans les conditions du monde du travail : les professeurs sont des esthétiticiennes professionnelles, le matériel est celui des instituts. Et en plus des stages (2 fois 8 semaines durant les 2 années de bac pro), l’établissement organise des journées clients à caractère pédagogique : en accord avec les instituts de beauté locaux, il s’agit de l’ouverture ponctuelle du salon d’esthétique cosmétique au public afin que les élèves s’entraînent dans des conditions concrètes, de la vente aux soins.
Les élèves ont donc tous les atouts pour acquérir les compétences néceessaires.“C’est un métier où il y a une grosse part de contact” insiste Valérie Josserand. A la fois pour l’accueil, le conseil, les soins ou la vente, sourire et bonne humeur sont de rigueur. “Je dirais que les qualité requises sont principalement la patience, l’écoute, l’empathie. Il faut aimer donner, aimer s’occuper des autres, faire preuve de minutie, de douceur et aussi de sens artistique. Il est essentiel de savoir se mettre à la place de la cliente. Quand j’enseigne le modelage aux élèves je leur dis de donner à leur cliente ce qu’elles aimeraient qu’on leur donne”.
S.P.
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