Le désarroi est le lot fréquent des familles de détenus, l'incompréhension et le sentiment d'injustice sont à peine moins habituels. Soudainement mis face au mur d'une maison d'arrêt, elles peuvent trouver dedans et dehors des aides comptées, si ce n'est celles de quelques bonnes volontés. A l'exemple des vingt-cinq bénévoles d' Accueil Familles Pergaud à Besançon, association à l'origine de laquelle se trouvent le Secours catholique et la paroisse de la Butte. « On dit souvent «aimable comme une porte de prison» : il faut voir ce que ça veut dire réellement pour les proches des détenus lorsqu'ils sont en face » souligne Michel Lollier, membre de l'association. Pour rendre cette réalité un peu plus facile, Accueil Familles se tient à leur disposition, assurant une présence lors de chaque parloir. Les bénévoles se relaient devant la porte de la prison et à l'étage d'une maison mis à disposition - pour le montant très symbolique de 200 F par an - par la Ville de Besançon. Ce « coin tranquille pour souffler un peu, parler, boire un café » est amené à jouer différents rôles. « Nous accueillons les familles en attente de parloir, qui, parfois viennent de loin. Les parloirs n'acceptent que trois adultes. S'ils sont quatre nous proposons au quatrième d'attendre ici plutôt que dehors. On peut également s'occuper des bébés, garder les enfants, qui ont une salle de jeu à disposition. Deux de nos bénévoles sont également mandatés pour accompagner les enfants aux parloirs, lorsque leur mère ne peut ou ne veut pas, par exemple. Il nous arrive également d'aller chercher les gens à la gare, de les raccompagner. Et de les réconforter ». Une aide psychologique qui n'est certainement pas la moindre et pas la plus facile : « Nous nous donnons comme rôle d'écouter ; pas de conseiller relate Michel Lollier. Nous ne sommes pas dans le métier; il faut faire attention à ce qu'on dit et aux interprétations. Notre service, c'est d'abord d'offrir des heures dans la semaine.» L'aide est appréciée : «Accueil Familles Pergaud» voit au minimum 40 familles par semaine. Le local est le lieu de 6000 passages chaque année.
S.P.
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