Une chaise de massage pour personnes handicapées et une table d’hôpital sans pied ni roulette, des applis pour aider les diabétiques ou en faveur du don du sang, un appui numérique à la formation initiale des kinés : ce sont quelques-uns des 18 projets proposés lors du premier hacking health organisé à Besançon, le 5e en France. Le concept né à Montréal vise à rapprocher le monde de la santé et celui du numérique pour accélérer l’innovation. Le Grand Besançon, le pôle des microtechniques et le CHRU ont rassemblé 200 participants, professionnels comme étudiants, pour plancher sur les 18 projets pendant 48 h. Ce genre de session géante mêlant formation et recherche se développe actuellemet, à l’image du
"crunch time" organisé en mai dernier par l’UTBM. Ou encore, des "32 h de l’innovation" lancés en avril par les lunetiers du Jura avec l’Ensmm.
Des brainstormings utiles ? Les organisateurs du hacking health ont été comblés au-delà des objectifs : pour 14 des 18 problématiques proposées, des solutions
«viables et prometteuses ont été élaborées». Plusieurs d’entre elles vont être approfondies afin d’aboutir à des projets concrets en faveur de la santé. Selon une enquête de satisfaction menée par des étudiantes de l’IUT info/com Besançon-Vesoul, 95 % des participants sont prêts à renouveler l’expérience.
«Rassembler, mettre en synergie les forces et capacités des uns et des autres, associer les disciplines et les générations permet d’être énergique, créatif et innovant» estime l’un des organisateurs. Pour Christophe Dollet, du Grand Besançon,
«c’est aussi une nouvelle manière d’envisager la pédagogie qui parle de plus en plus aux générations qui arrivent. Permettre à des jeunes de participer à des aventures technologiques peut contribuer à redonner goût aux sciences à l’heure où l’on forme 30000 ingénieurs, alors qu’il en faudrait 45000».
Au hacking health, il y avait des étudiants de la fac des sciences et des écoles d’ingénieurs locales (Ensmm, IsiFC, UTBM). Yann Baran, 22 ans, en dernière année à l’Ensmm, l’a vécu, après avoir également participé aux "32 h de l’innovation". Il n’hésite pas :
«C’est une très bonne expérience et je le referais volontiers, pas forcément sur la même thématique». Son groupe associant des étudiants de l’Ensmm, de l’IsiFC et de la fac de physique a planché sur l’accélération de la décongélation de plasma sous l'égide de Fanny Delettre de l’Etablissement français du sang.
«Cela a donné lieu a une réelle émulation avec des résultats très prometteurs. On a bien révisé la mécanique des fluides» sourit-elle.
«C’est très formateur, tant du point de vue humain que technique conclut Yann Baran.
Regrouper des personnes d’horizons différents pour qu’elles réfléchissent ensemble à des problématiques pas forcément simples apporte beaucoup. On a généré des solutions et pour nous c’est un plus sur un CV. Mais on sort de là très fatigué !».
S.P.
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