La première est actuellement en résidence d'écrivain à la saline royale d'Arc-et-Senans comme elle l'a déjà été à la Villa Médicis, à Rome. A 35 ans, Sandra Moussempès a publié deux recueils de poésie, "Exercices d'incendie" chez Fourbis et "Vestiges de fillette" chez Flammarion. «Il faut écrire ce que l'on ressent et non pas le faire dans l'idée de publier» énonce-t-elle moins comme un conseil qu'un vécu. Son parcours s'est effectué sans préméditation et la poésie n'est certes pas le genre à conseiller d'abord à qui aurait l'ambition d'éditer. «Pour moi, publier des livres s'est réalisé assez facilement. Une revue a accepté de publier des poèmes en 92 et il s'est trouvé que le directeur avait sa propre collection, Fourbis. Il m'a proposé naturellement de sortir un recueil. Le second, je l'ai envoyé à Flammarion qui s'est montré intéressé. Auparavant, je faisais de la musique, je n'avais pas vraiment de velléité, depuis toute jeune, à écrire de la poésie. Mais j'ai eu de la chance et j'ai conscience que j'aurais pu, que je peux encore facilement essuyer des refus». Bien entendu, elle ne vit pas de ses écrits, mais ces derniers lui ont permis d'obtenir divers prix et résidences d'artistes ou d'animer des ateliers qui sont une autre façon de vivre de l'écriture. Mais selon elle, il est préférable «d'écrire pour vivre en tant qu'être humain, que d'écrire pour gagner sa vie»
Marie Gauthier : un premier roman
Coïncidence, c'est au même âge que Marie Gauthier, écrivain bisontine, a vu son premier roman publié par les éditions France-Empire, en l'occurrence "Plaise à Dieu...", saga familiale comtoise traversant le siècle. Un aboutissement qu'elle doit à sa persévérance mais aussi aux conseils avisés de proches sans qui elle aurait abandonné son projet. «N'ayant publié qu'un livre, je n'ai pas de leçons à donner. Néanmoins, à partir de mon expérience, je peux conseiller d'envoyer des manuscrits terminés et soignés, de le faire en recommandé avec accusé de réception ou encore de se renseigner sur les maisons d'édition pour les cibler au mieux. Au départ, je voulais proposer mon livre aux éditeurs régionaux. Mon entourage m'a conseillé de viser les maisons nationales, non par mépris pour les autres, mais parce qu'elles assurent une diffusion plus importante. J'ai eu des réponses négatives pendant 6 mois, ce qui n'est pas facile à vivre au quotidien. Il y a des périodes de doute, où l'on trouve ce que l'on a écrit très mauvais. J'avais passé deux ans et demi sur le roman et à la fin je ne pouvais plus le voir. Quand j'ai eu la réponse de France-Empire, je l'ai quand même repris en consacrant 15 jours à la relire et à l'affiner».
Aujourd'hui, Marie Gauthier continue d'écrire, dans un registre différent. «J'ai toujours adoré lire et en même temps j'ai toujours écrit, au départ plutôt pour moi. A un moment, j'ai pensé que je pouvais aller plus loin, faire un roman. Je pensais que ce serait assez facile alors que c'est titanesque : il faut s'obliger à travailler et pas en dilettante, plutôt en se surpassant ! Mais si écrire tient à coeur et à corps je pense qu'il faut le faire. Simplement, il faut savoir être patient».
Stéphane Paris
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