Ils sont environ 100 000 en France, dont 1800 en Franche-Comté. Tout le monde les connaît, mais plutôt mal tant ils sont éclipsés par leurs fonctions de répression, prévention, protection et les jugements ambivalents qu’ils suscitent. C’est ce que pense le photographe David Cesbron qui, à côté de son travail à la Région Franche-Comté, s’est lancé il y a 3 ans dans une série de reportages auprès de gendarmes de toute la France et en particulier de Franche-Comté. Son objectif, «rendre compte du quotidien d’êtres humains».
Il en résulte «Une vie en bleu» ouvrage de 200 photographies et de textes du capitaine Didier Guériaud, qui ajoute une vision de l’intérieur complémentaire des photos. Des textes attachants, riches d’anecdotes, révélant les réalités méconnues du travail quotidien des gendarmes. «La majorité de leur travail, c’est du social» a constaté David Cesbron.
Didier Guériaud est chargé de la communication à l’état-major de la Région de gendarmerie Franche-Comté. Comme le Sirpa gendarmerie, qui a autorisé l’accès du photographe à de multiples unités, Didier Guériaud a été séduit par ce projet de regard différent. A la fois parce qu’il rend hommage à une profession et parce qu’il en donne une image humaine au grand public.
«Quand ils n’ont pas besoin d’eux et plus encore quand il s’agit de répression sur la route, les citoyens ne voient pas les gendarmes d’un bon œil. Mais quand on a besoin d’eux, on découvre qu’on peut leur faire confiance, compter sur eux et surtout qu’ils sont humains. J’ai accepté d’écrire parce qu’en fin de carrière, j’ai envie de dire ce que l’on vit et ce que l’on donne. Ce livre doit faire découvrir toute l’humanité de notre métier, le bonheur que l’on a à être au service des autres. Il rend compte d’une réalité et de notre quotidien. David Cesbron a su se faire oublier pour saisir des moments spontanés, peu connus de la majorité de la population. C’est un angle de vérité différent. Peut-être qu’il peut susciter des vocations chez les jeunes. Pour certains parce qu’ils se rendront compte que cette voie leur correspond, pour d’autres parce qu’ils se cherchent et que cela peut être une piste».
«On voit les gendarmes par l’uniforme résume David Cesbron ce qui est une barrière. Ce sont des gens ordinaires qui ont des familles, des enfants, qui s’expriment, rient, pleurent, s’énervent. C’est ce que j’ai voulu montrer. J’ai été très bien accueilli : beaucoup étaient heureux de voir qu’on les montrait autrement que d’habitude. La plupart ne se reconnaissent pas dans l’image droit dans leurs bottes que l’on peut avoir d’eux». Le photographe s’est tellement impliqué qu’il a dû trier 36 000 clichés. «J’ai rencontré des centaines de gendarmes et cela a toujours donné lieu à des belles rencontres».
Commentaires
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.