« C 'est une formation vraiment parfaite, voire même trop riche ». Entendre cette réflexion de la part d'étudiants à propos des cours qu'il suivent n'est pas si fréquent. Mais Romy Randrianasolo et Stéphane Lefèvre, deux élèves actuels du Deust (diplôme d'études universitaires scientifiques et techniques) se montrent réellement enthousisastes à l'égard de celui-ci. Même si, ayant choisi l'option médiation culturelle, c'est déjà un peu leur rôle de s'en faire les porte-parole. « C'est beaucoup plus qu'une formation universitaire car on rencontre beaucoup de professionnels au cours des 2 années. Et il y a beaucoup de pratique au programme. Pour connaître le théâtre, il faut en faire ».
Alliage de théorie et de pratique, mais aussi souplesse constituent les principales caractéristiques de la formation aux yeux des étudiants. Après une première année de tronc commun, la deuxième leur donne à la fois la réelle possibilité de s'exprimer et d'avoir un aperçu de leur futur métier.. Dans trois options : médiation, comédien, mise en scène. Cette année, les 5 à avoir choisi la médiation doivent communiquer sur tous les projets publics de la formation. En l'occurrence un travail autour de Feydeau présenté le 11 février au Petit théâtre de la Bouloie, à Besançon, un autre sur la Résistance le 9 mars et enfin le spectacle final de la formation en mai. D'ici la fin de l'année tous auront réalisé un stage d'un mois dans une structure culturelle. Stage également au programme des 4 étudiants de la mise en scène. L'un d'eux a travaillé avec Guillaume Dujardin sur Brutopia, création du CDN présentée en février. Le Centre dramatique national, partenaire à part entière du Deust, s'y implique d'ailleurs fortement : choix des intervenants théâtre, prêt de costumes, suivi des apprentis metteurs en scène et des comédiens par Guillaume Dujardin... Et le Nouveau théâtre sera le lieu de présentation du spectacle de fin d'année, 4 pièces mises en scène par les étudiants de l'option, jouées bien entendu par leurs camarades comédiens, au nombre de 15. Lesquels seront d'abord passés par un mois intensif à travailler Feydeau avec le rigoureux Lucien Marchai.
Un diplôme jeune déjà notoire
A côté de ces aspects professionnels, la première année et les cours communs de la seconde permettent aux élèves d'aborder différentes thématiques liées au théâtre : histoire, droit, administration, dramaturgie, métiers... Beaucoup d'intervenants extérieurs viennent communiquer leur savoir. Ce diplôme jeune, né en 1998, est en fait l'héritier du Dumst de l'Embarcadère. Financé par l'Université et le Conseil régional, il offre 25 places maximum avec des entrées seulement un an sur deux. Signe de sa notoriété naissante, ils étaient 100 à postuler l'an dernier. Il faut dire qu'il n'existe que 3 Deust en France. Les élèves actuels viennent de tous les horizons géographiques. Certains ont déjà travaillé, une expérience professionnelle pouvant permettre de postuler. « L'une d'entre nous a même déjà créé sa compagnie mais a souhaité suivre le Deust pour s'aguerrir ». La suite ? Certains se lancent dans la carrière, d'autres poursuivent à l'université. Les comédiens et les metteurs en scène tentent souvent d'intégrer les écoles renommées telles le TNS de Strasbourg, l'Ensat à Lyon, le Conservatoire à Paris. Mais quelle que soit cette suite, les étudiants insistent sur un point : c'est une formation qui incite à l'initiative. « Elle ne prétend pas former des acteurs mais aguerrir les élèves pour leur donner l'occasion d'être acteur. Une préformation en quelque sorte ».
Stéphane Paris
Commentaires
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.