Ce matin, ils sont 7 à se retrouver dans une salle de classe de l’Ecole de la 2e chance. Exercice collectif du jour, avec Somaya Benamor, leur formatrice : concevoir un voyage en France avec programme de sorties et visites en s’en tenant à un budget de 10 000 euros. Exercice collectif fictif auquel les jeunes se prêtent avec intérêt. La salle bénéficie d’un équipement moderne dans cette école ouverte le 17 octobre dans le quartier de Planoise à Besançon. C’est la 8e de la région, la 4e portée par la ligue de l’enseignement. On parle de salle de classe et d’école mais dans l’intitulé, c’est « 2e chance » qui est important. Il est dirigé vers un objectif, l’insertion.
Le groupe qui, pour le moment, cherche des activités possibles à Paris, Rouen, Orléans ou Tours est diversifié. Deux jeunes femmes, 5 garçons de 16 à 22 ans. Certains ont quitté l’école prématurément, d’autres ont le bac. Au cours de leurs 6 mois (renouvelables) à l’école, leur principal objectif est de trouver une voie, découvrir des métiers, notamment par l’intermédiaire de stages. L’appui de l’école est indéniable. « J’ai envie de travailler dans le secteur bancaire dit l’un des jeunes hommes. Quand je cherchais de mon côté, je n’avais pas de réponse à mes demandes alors que depuis que je suis là, je trouve des stages ! » L’école les aide à s’organiser, à effectuer les démarches, à trouver les contacts. « On les encourage à chercher des organismes en lien avec leurs envies » dit la formatrice. Leur passage à l’E2C est l’occasion de tester plusieurs domaines. Les jeunes du groupe ont déjà pu essayer la boulangerie, la sécurité, l’animation, la restauration, la mécanique, etc.
Lorsqu’ils ne sont pas en stage, les élèves sont présents 30 h par semaine. Au programme, des activités et des ateliers permettant notamment d’acquérir des compétences transversales.« Nous aidons les jeunes à travers des pédagogies aux organisations simples et créatives souligne Ludovic Bonnet, directeur de l’école. Nous avons un seul critère imposé, la motivation. A partir de là, nous pouvons les accompagner, à un coût inférieur à celui du collège ou du lycée ! »
64 % de situations positives
Les candidats sont arrivés là par l’intermédiaire de la Mission locale, de Pôle emploi, voire en candidature spontanée. L’insertion sociale passe par l’autonomie : l’accès à l’emploi mais aussi au logement, aux soins, au transport. « Notre aide commence par leur faire prendre conscience qu’ils ont des capacités et qu’ils peuvent se prendre en mains ».
A l’unanimité, les 7 jeunes disent apprécier d’être là. « Ça nous aide vraiment, les stages se passent bien » résument-ils. Parmi eux, Leïla, 19 ans, sait déjà ce qu’elle souhaite. « Je veux entrer à l’armée, ça m’a toujours attiré. J’ai déjà entamé les démarches ». En attendant que le projet se concrétise, elle reste assidue à l’E2C. « J’ai déjà fait des stages en mécanique et là, je vais essayer la cuisine ».
« Tout ne se passe pas toujours si bien précise Somaya Benamor. Certains sont encore trop éloignés d’un dispositif comme le nôtre et n’arrivent pas à s’adapter. Dans ces cas-là, on les oriente vers d’autres dispositifs d’insertion ». L’entrée à l’école peut se faire à tout moment. Elle commence par 5 semaines d’intégration à la suite desquelles est rédigé un programme de formation. « Même ceux qui ont des parcours chaotiques sont susceptibles de savoir faire des choses et d’être valorisés assure Imed Jendoubi, le responsable pédagogique et l’un des 9 salariés de la structure. Nous pouvons accueillir 30 jeunes en même temps. Nous nous inscrivons dans le réseau E2C France avec lequel nous serons labellisés après avoir répondu à certains critères et notamment quand 50 jeunes seront sortis de l’école. » Dans ce cadre, chaque E2C signe une charte des principes fondamentaux. Sur le plan national, le réseau affichait 64 % de situations positives (emploi ou formation) pour les élèves en 2021.
S.P.
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