Avec une capacité de 302 places, la maison d'arrêt de Besançon est très souvent en sous-effectif en nombre de détenus. Une situation dont ne se plaint pas le directeur, Claude Giraud, en poste depuis 1991.: « Le phénomène est lié à la politique des alternatives à l'incarcération. Mais aussi à la construction des nouveaux locaux dans le cadre du programme «13000 places de prison». Ces derniers doivent être remplis à 100 %, donc les condamnés y sont rapidement affectés. Ca nous permet de gérer de manière plus satisfaisante. Pour le personnel - 110 personnes dont deux tiers en surveillance - et pour la popu-lation pénale.» Résultat, une cohabitation faible : beaucoup de détenus sont seuls dans une cellule, les autres ne sont jamais plus de deux. Les mineurs, au nombre de 6 actuellement, sont séparés des autres, dans les cellules et lors des activités. La vie en cellule concerne les repas et la nuit, avec enfermement de 19 h à 7 h du matin. « La journée est courte pour des raisons évidentes de sécurité. Les plages horaires sont à la minute près. Dans la journée, les détenus ont des plages d'activités précises selon leur choix : promenade, formation, sport, travail pénal, bibliothèque, club d'échec... Les seules obligations concernent l'hygiène et la discipline. Les détenus vivant 24 h en cellule, ce n'est pas vrai. Sauf s'ils le choisissent, mais dans ce cas, on s'en inquiète ». Dans cet emploi du temps, pas d'extinction des feux. Les détenus qui ont les moyens ont droit à la télé, la radio ou l'ordinateur. « Ils peuvent regarder la télé jusqu'à 4 h du matin s'ils veulent. A condition de se lever à 7 h. Nous ne sommes pas une maison de repos, notre mission est aussi la réinsertion.» La maison d'arrêt de Besançon possède une école, avec un directeur et un professeur. Le Greta de Besançon intervient pour dispenser deux formations, en mécanique auto et en électricité:
En 1988 la construction d'un complexe médical a permis d'avoir sur place tous les équ'ipements nécessaires à la santé : médecine générale, dentiste, kiné, radiologie... « Il y a des problèmes de toxicomanie, c'est clair indique Claude Giraud. La prise en charge est importante. On est confronté au Sida, mais je ne sais pas pour quels détenus et déontologiquement je ne veux pas avoir cette information. Je sais juste le nombre : l'établissement n'est pas très touché - jamais plus de 5 personnes. Actuellement, il y a 2 séropositifs. Là aussf il y a une prise en charge. La violence ? Ca n'arrive pas très souvent. Le plus courant, ce sont les violences entre détenus, souvent pour des bêtises. On ne peut l'accepter, car c'est la porte ouverte au caïdat. Donc il y a des punitions de mitard, voire des plaintes au parquet. Mais le personnel aussi peut être sanctionné car le respeçt, c'est à double sens. C'est ma politique ».
S.P.
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