Vita Bourgogne est une passerelle entre candidats et employeurs. Ce projet codirigé par les viticulteurs et les négociants a été créé en 2020 pour valoriser les métiers, la formation et l’emploi de la filière vitivinicole. Pour faciliter l’insertion professionnelle, il mène diverses initiatives dont une plateforme de recrutement, utile également pour l’emploi saisonnier. Le point avec Coralie Fevre, chargée de projet.
La filière vitivinicole a-t-elle des difficultés à recruter des saisonniers ?
En ce qui concerne la Saône-et-Loire, la Côte d’Or et l’Yonne, nos territoires de prédilection, on note de plus en plus de problèmes de recrutement même si les viticulteurs arrivent à constituer leurs équipes. En 2023, nous avions 150 offres d’emploi sur notre site pour des vendanges début septembre, la période principale, même s’il y a également des postes de saisonniers pendant l’été. Et l’on note quand même une quinzaine de candidats par offre. Nous avons aussi des échos de saisonniers qui abandonnent au bout d’un ou deux jours, soit pour arrêter, soit pour aller sur un autre domaine.
Les vendanges gardent la réputation d’un travail difficile ?
Oui alors que la filière a évolué, s’est modernisée. C’est moins dur qu’avant. Un exemple, les sécateurs : désormais, on a des sécateurs électriques qui limitent les mouvements et les risques de coupures. Quand on parle vendanges, on pense à ceux qui vont dans les vignes, qui coupent, qui cueillent, qui portent. Mais il y a d’autres travaux comme le tri, un peu moins physique. En général, on ne fait pas qu’une tâche, on fait un peu de tout. Cela évite d’être trop dans le répétitif.
Le logement peut également être un problème ?
C’est vrai qu’on a des problèmes d’hébergement et donc de mobilité, car les sites ne sont pas toujours facilement accessibles. De moins en moins de domaines proposent des hébergements notamment en raison des normes. Pour y remédier les prochaines années, nous avons des projets en cours de recherche d’hébergements.
La rémunération est-elle uniforme ?
Il y a une convention régionale comprenant un accord salarial, mais les domaines peuvent faire plus, offrir des primes, des paniers repas. C’est assez divers.
A partir de quand peut-on postuler ?
Les domaines s’y prennent assez tôt pour recruter. En ce qui nous concerne, l’an dernier, nous recevions des offres dès le mois de juin. Il est possible de postuler directement à un domaine ou de passer par Vita Bourgogne. Nous avons une ligne directe et une adresse mail pour répondre aux demandes de renseignements.
Les mineurs peuvent travailler dans les vignes ?
Oui.
Quand vous rencontrez des jeunes sur les événements que leur dites-vous pour les convaincre de postuler ?
D’abord que c’est une expérience à vivre qui est moins pénible qu’avant. Ensuite que ce qui perdure, c’est la bonne ambiance des vendanges. C’est bon enfant, on travaille en équipe, on mange ensemble, parfois on reste ensemble le soir, y compris avec les employeurs pour qui c’est important. Donc c’est aussi une expérience de vie de 1 à 2 semaines au cours desquelles on se fait des amis.
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