Au lycée Pierre-Adrien Pâris, les filles sont loin d’être majoritaires : dans cet établissement des métiers de la construction durable, elles représentent seulement 17 % des élèves. Ces parcours restent en effet encore très largement délaissés par les filles. C’est justement pour faire évoluer cette répartition que l’association
« Elles bougent » envoie des « marraines » parler de leur métier d’ingénieure ou de technicienne devant des classes. Le 5 décembre dernier, Pauline Hener, responsable bureau d’études, et Sarah Fairise, inspectrice des installations classées, sont intervenues devant des élèves (filles !) de terminale et de BTS.
Premier objectif de cette matinée : explorer les poursuites d’études et les métiers accessibles dans ces secteurs.
« Pour vous ouvrir à d’autres perspectives, auxquelles vous n’auriez pas forcément pensé », a précisé Stéphanie Gardette, professeure de mathématiques et référente égalité filles-garçons au sein du lycée, avec sa collègue Stéphanie Ortalon. Du CAP à l’école d’ingénieur, en passant par le bac professionnel, le BTS ou le BUT, et des métiers de technicienne à ceux d’ingénieure, les possibilités sont presque infinies ! Les marraines ont pu éclairer les élèves grâce à leur propre parcours et à quelques conseils : «
De plus en plus d’écoles cherchent à intégrer des diplômées de BTS », assure Sarah Fairise.
« Et les concours sont adaptés au niveau », complète Pauline Hener.
Autre point abordé : les stéréotypes autour de ces professions, encore trop souvent perçues comme « masculines ». Les deux intervenantes n’y ont pas échappé, écopant au fil de leur carrière de certaines remarques sexistes (voir ci-contre). Certaines élèves ont confié déjà subir ces comportements :
« On m’a plusieurs fois demandé, avec insistance, si j’étais sûre de vouloir faire ce métier », confie Océane, en terminale gros oeuvres. Lola, en 1re année de BTS bâtiment, a été priée de
« continuer de passer le balai » sur un chantier, par l’un de ses collègues.
« Dans ces métiers, en tant que femme, on doit peut-être faire davantage nos preuves qu’un homme », note Sarah Fairise.
« On doit être un peu plus sûres de nous », confirme Pauline. Mais ni l’une ni l’autre n’a laissé ces remarques les empêcher de progresser dans leur voie.
« Ne vous censurez pas et faites ce que vous avez envie de faire » sont les deux mots d’ordre qu’ont voulu donner les deux marraines aux futures techniciennes et ingénieures.
Camille Jourdan
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