Le 31 janvier prochain aura lieu la Nuit des conservatoires. Un événement national organisé depuis 12 ans le dernier vendredi de janvier pour montrer et mettre en valeur tout ce que proposent les conservatoires culturels. Un événement national né à Chalon-sur-Saône sur une idée de Robert Llorca, alors directeur du conservatoire à rayonnement régional du Grand Chalon. Ce CRR, l’un des 3 de Bourgogne-Franche-Comté avec ceux de Besançon et Dijon (il y en a 45 en France) n’est pas seulement à l’origine de la Nuit des conservatoires. Il a également été précurseur pour enseigner la danse hip-hop, il y a de cela 10 ans. Il est également le premier à avoir été labellisé par le ministère de la Culture pour ouvrir des classes préparatoires à l'enseignement supérieur en musique en 2018 puis en danse en 2019.
Autre évolution, pour répondre à sa double mission éducative et artistique, il mène, à l’instar des autres conservatoires, une politique de diffusion de spectacles et concerts de plus en plus importante. La 2e saison de son offre intitulée Grand 8 propose 38 dates(1). « Notre saison se déroule au CRR, au théâtre Piccolo, mais aussi à l’Espace des arts ou à la Péniche. Il est important pour nous de travailler avec les autres acteurs culturels du territoire et de pouvoir offrir de la diversité, toucher un nouveau public et faire pratiquer les élèves » estime Maxime Gilbert, le nouveau directeur du CRR. « Cette saison de danse, musique, théâtre est grande ouverte pour tout intégrer, du traditionnel aux nouvelles technologies ».
Amateurs et voie de professionnalisation
Maxime Gilbert entend poursuivre une politique qui fait rayonner ce CRR au-delà du Grand Chalon. « Elle est contenue dans un projet d’établissement de 6 ans réalisé en concertation avec les 90 enseignants mais aussi les usagers et le public. Les grands axes sont là ».
Il suffit d’entrer dans un conservatoire un mercredi pour s’en rendre compte : il est lieu de rendez-vous d’un public foisonnant, de tous âges. Enfants accueillis en éveil dès 5 ans, parents accompagnant, ados en apprentissage ou étudiants
en voie de professionnalisation, artistes et intervenants extérieurs, adultes amateurs pouvant bénéficier d’accompagnement. « Nous avons un peu plus de 2000 inscrits – dont environ 1400 en musique – comme l’an dernier, ce qui est appréciable si l’on tient compte de la crise actuelle de l’enseignement artistique en France ». La diversité des propositions est sûrement à prendre en compte : la musique englobe les esthétiques ancienne, traditionnelle et actuelle, jazz compris. La danse offre des cursus complets en classique, contemporain, jazz et hip-hop. Ils se déroulent dans le bâtiment du conservatoire inauguré en 1996, « une belle enveloppe architecturale pensée pour que ce soit idéal à l’accompagnement des élèves ». Pour l’art dramatique, les élèves se retrouvent au théâtre Piccolo, au centre-ville, dont le CRR a repris la gestion l’an dernier.
A partir du 2e cycle, une notion d’excellence artistique intègre les parcours, jalonnés de passages devant des jurys et d’attestations (brevet, certificats qui attestent d’un très bon niveau amateur et diplômes pour ceux qui vont vers la professionnalisation). « On est exigeant sur l’apprentissage artistique rappelle Maxime Gilbert. L’éveil est ouvert à tous, mais quand on entre dans les cycles, il y a une nécessité de travailler, comme dans un sport ». Cette exigence d’une pratique sérieuse et impliquée contribue au caractère parfois prestigieux des conservatoires. Chacun peut constater sa réalité en assistant aux productions des élèves. Par exemple lors de la Nuit des conservatoires.
S.P.
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