Florian Bocquonet effectue son service civique au centre communal d’action sociale à Besançon. De janvier à juin, il est chargé de fournir des denrées alimentaires aux personnes dans le besoin, une mission qui se décline en différentes étapes : tri, mise en place des produits dans les rayons et distribution. « Toute l’organisation a due être repensée » explique-t-il en évoquant le confinement : trop importantes pour être arrêtées, ses missions sont aménagées. En raison des nombreux bénévoles « à risque » mis en quarantaine, il est plus présent sur le terrain. Un service de drive a été mis en place et l’organisme lui a fourni tous les moyens de protections nécessaires.
Des moyens de protections, Emma Bigot en utilise également chaque jour, à l’Ehpad Franche-Montagne de Maîche, où elle fait son service civique. En tant qu’aide-animatrice depuis janvier et jusqu’à fin août, elle s’occupe des résidents en leur proposant des activités ou des promenades dans le parc de la résidence ; des missions renforcées depuis le confinement il y a deux mois. Avec beaucoup de gestes barrières, elle organise des Skype avec les familles des résidents et a aidé à mettre en place un chapiteau à l’extérieur de l’Ehpad pour des visites, tout en imposant les distanciations sociales nécessaires pour la sécurité de tous.
Elya Muël effectue depuis septembre son service civique au sein d’une association étudiante luttant contre les inégalités éducatives Seul bémol : en raison du coronavirus, elle ne peut plus effectuer ses missions sur place et doit se contenter de travailler chez elle. Celles-ci consistaient à recruter des bénévoles pour s’occuper de jeunes en difficulté et s’assurer que chacun effectue bien son rôle ; elle se rendait également dans les collèges pour faire de l’aide aux devoirs. A défaut de pouvoir se déplacer, Elya se contente d’appeler les bénévoles ainsi que l’un des jeunes dont elle doit assurer le suivi pendant le confinement. « On ne peut plus aller ni dans les collèges ni sur son lieu de travail, c’est ça le plus difficile ».
Trois types de situation
Beaucoup d’emplois sont durement touchés pendant cette période de confinement : chômage partiel, missions réduites ou suppression de postes, les cas sont divers et variés et les services civiques n’y échappent pas. Thomas Bontemps, référent au service civique du Crij de Bourgogne Franche-Comté, explique qu’il existe 3 situations différentes pour eux. Sur l’ensemble des jeunes engagés, une grande majorité est confinée chez elle, dont la moitié poursuit sa mission lorsqu’elle le peut (radio, suivi pédagogique, publication réseaux sociaux, ...) : celles-ci sont réduites ou différentes de celles qu’ils avaient avant le confinement. Avec des besoins différents, l’organisme d’accueil doit « aménager les missions » en accord avec le volontaire. L’autre moitié des services civiques confinés est celle dont les structures sont dans l’impossibilité de prolonger leur mission ; ces dernières sont alors suspendues. Toutefois, l’ensemble de leurs droits est maintenu et il leur est possible de s’inscrire à la réserve civique mis en place par l’Etat. Cet engagement bénévole destiné à tous les citoyens permet d’offrir son aide pour différentes missions comme la distribution de produits de première nécessité ou la garde d’enfants de soignants. Seuls quelques jeunes peuvent continuer leurs missions sur le terrain : leur organisme d’accueil nécessitant la poursuite de ses actions, celles-ci sont maintenues (solidarité, accompagnement à la scolarité, aide alimentaire, …).
Pour chaque service civique, il a néanmoins été obligatoire de signer un avenant au contrat d’engagement dès le début du confinement afin de définir quelle serait la situation pendant cette période, qu’il sera important de statuer lors du déconfinement. Les volontaires continuent d’être indemnisés, qu’importe leur situation. Pour ceux étant encore sur le terrain ou qui poursuivent leurs missions, les horaires sont plus souples.
Mathilde Etienne
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