octobre 1996
Contre-feu de l'exclusion aux Bains-Douches
L'association montbéliardaise multiplie les actions, entre l'artistique et le social.
De derrière six cars de CRS alignés à l'entrée du bâtiment, montent des bruits métalliques. Ca tape, ça cogne et ça dessoude ; ça scie, ça bricole et ça ressoude à qui mieux mieux.
Le local de la compagnie des Bains-Douches à Montbéliard ressemble à une ruche où se fabriquent des objets étranges et beaux. Ici une série de chapeaux pointus métalliques couleur scaphandrier, là des volcans à taille humaine devant servir de décor pour l'expo multimédia de l'Arche et du CICV. L'atelier est plein de matériaux de récupération et d'objets inventés par la compagnie pour telle ou telle manifestation. A l'extérieur du bâtiment, on prépare d'ailleurs une sorte de canon à flammes qui servira pour le lancement d'un film. « Dans la région, nous somme le seul atelier de scénographie » annonce Nathalie, l'une des trois permanentes de l'association.
L'atelier représente l'activité principale de la compagnie : fabriquer des décors, des accessoires pour le théâtre, des manifestations de rue. Fondé par Claude Acquart en 82 (voir ci-contre) à St-Quentin-en-Yvelines, l'atelier est devenu association autonome en novembre 95. Qui y travaille ? Des marginaux, des jeunes en difficulté, des gens en galère, de passage. Les premiers, formés par Claude Acquart, sont devenus intermittents du spectacle. Mais le but n'est pas de faire à tout prix des professionnels, plutôt de « favoriser la remise en confiance de rejetés du système ». Le fonctionnement se veut alternatif, chacun travaille selon les horaires qui lui sied. Seul impératif, respecter les dates des commandes. C'est dans ce même état d'esprit que la compagnie se déplace dans les quartiers en difficulté. Car parallèlement aux travaux de commandes, la compagnie développe ses propres projets,comme Anges et Démons, spectacle monté avec des jeunes des quartiers, donné par la compagnie lors du réveillon des Boulons puis à Avignon et à Chalon dans la rue. Autre projet, la CRS (compagnie de réanimation sociale), subventionnée par le ministère de Ia Culture, explique la présence des 6 cars
de CRS (2 achetés et 4 donnés par l'Etat) alignés à l'entrée : détournés de leur fonction primitive, l'intérieur réaménagé, ils servent à « établir le contact et le dialogue avec les jeunes les plus durs, au pied des immeubles, leur proposer autre chose que la violence.»
S.P.
Le local de la compagnie des Bains-Douches à Montbéliard ressemble à une ruche où se fabriquent des objets étranges et beaux. Ici une série de chapeaux pointus métalliques couleur scaphandrier, là des volcans à taille humaine devant servir de décor pour l'expo multimédia de l'Arche et du CICV. L'atelier est plein de matériaux de récupération et d'objets inventés par la compagnie pour telle ou telle manifestation. A l'extérieur du bâtiment, on prépare d'ailleurs une sorte de canon à flammes qui servira pour le lancement d'un film. « Dans la région, nous somme le seul atelier de scénographie » annonce Nathalie, l'une des trois permanentes de l'association.
L'atelier représente l'activité principale de la compagnie : fabriquer des décors, des accessoires pour le théâtre, des manifestations de rue. Fondé par Claude Acquart en 82 (voir ci-contre) à St-Quentin-en-Yvelines, l'atelier est devenu association autonome en novembre 95. Qui y travaille ? Des marginaux, des jeunes en difficulté, des gens en galère, de passage. Les premiers, formés par Claude Acquart, sont devenus intermittents du spectacle. Mais le but n'est pas de faire à tout prix des professionnels, plutôt de « favoriser la remise en confiance de rejetés du système ». Le fonctionnement se veut alternatif, chacun travaille selon les horaires qui lui sied. Seul impératif, respecter les dates des commandes. C'est dans ce même état d'esprit que la compagnie se déplace dans les quartiers en difficulté. Car parallèlement aux travaux de commandes, la compagnie développe ses propres projets,comme Anges et Démons, spectacle monté avec des jeunes des quartiers, donné par la compagnie lors du réveillon des Boulons puis à Avignon et à Chalon dans la rue. Autre projet, la CRS (compagnie de réanimation sociale), subventionnée par le ministère de Ia Culture, explique la présence des 6 cars
de CRS (2 achetés et 4 donnés par l'Etat) alignés à l'entrée : détournés de leur fonction primitive, l'intérieur réaménagé, ils servent à « établir le contact et le dialogue avec les jeunes les plus durs, au pied des immeubles, leur proposer autre chose que la violence.»
S.P.
Histoire1982. On ne parle pas encore d'associations intermédiaires quand Claude Acquart fonde un atelier de scénographie à St-Quentin-en-Yvelines, en marge du théâtre de l'Unité. Le point de départ, « un hangar à locomotives promis à la destruction, une équipe de deux à trois cents mômes qui squattent la ruine dans la violence, le rejet. L'idée : mettre en scène, spectaculariser la destruction projetée avec la complicité des habitants. Gigantesque machine, conception des gradins, construction du lieu de spectacle, décors dantesques... Les gosses ont tout fait, tout réussi ».
L'atelier est né là et commence a former une vingtaine de jeune à la construction de décors de spectacle. Quand le théâtre de l'Unité sous la houlette de Jacques Livchine et de Hervée de Lafond s'installe à Montbéliard et crée le Centre d'art et de plaisanterie (1991), Claude Acquart le suit. Fait notable, le travail avec les scientifiques du Centre de culture scientifique de Montbéliard (IJET) contribue à valider et faire mieux accepter l'atelier. Ce dernier devient compagnie des Bains-Douches en novembre 1995, accueille des stagiaires de longue durée, encadré par des « anciens » issus de quartiers sensibles. La compagnie, toujours dirigée par Claude Acquart, développe depuis 1993 des spectacles propres.
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