En tant que responsable de la section départementale du MRJC du Jura, François Forest sait ce que l'engagement des jeunes signifie. La section représente une centaine de jeunes répartis entre Dole et Champagnole et l'un des rôles de ce moniteur éducateur de 22 ans est de les accompagner dans le montage de projets. « Les idées viennent d'abord du ressenti des jeunes par rapport aux sujets auxquels ils sont confrontés dans leur village. On ne veut pas faire des projets pour faire des projets, mais parce qu'il y a un besoin et une réflexion. D'ailleurs, l'accompagnement est important pendant la mise en place, mais surtout après : nous insistons sur le bilan, l'évaluation du pourquoi et du comment, l'impact et comment on rebondit après l'initiative. Parce que souvent, après un projet, les équipes se démobilisent et perdent le «pourquoi» de vue. On ne prétend pas donner de réponses mais on souhaite provoquer des questions et la volonté de ne pas être que des consommateurs de la société ». Beaucoup des jeunes ont entre 15 et 20 ans, mais le MRJC du Jura réfléchit aussi à impulser une dynamique en direction des 20 - 30 ans, autour de centres d'intérêts qui leur correspondent, comme l'emploi ou l'agriculture.
Mais dans l'ensemble, les initiatives restent à ceux qui en ressentent le besoin. Deux exemples récents dans le Jura : à Voiteur des jeunes filles de 16 à 20 ans ont lancé un journal dans la communauté de communes. Le deuxième numéro du Canard du coin-coin est en préparation. Leur idée est de prendre la parole par rapport à ce qu'elles voient et ce qu'elles vivent. Autre projet, à Gendrey, une quinzaine de jeunes de 15 à 18 ans ont souhaité lancer des activités pour les enfants qui ne partent pas en vacances et créer des animations pour les personnes en maison de retraite. « Dans l'esprit du MRJC reprend François Forest, il s'agit d'apprendre à regarder un objet, en l'occurrence la société, sous une autre facette que celle de l'habitude. C'est important quand on est jeune parce que c'est le moment où l'on se forge une opinion sur le monde qui nous entoure ».
L'engagement, il le définit simplement : « Pour moi, c'est la volonté d'être acteur. Dans ce cadre, Envie d'agir est une bonne initiative dans le sens où c'est une forme de reconnaissance pour les jeunes. Qu'un projet soit reconnu par le MRJC, c'est normal, mais quand c'est à un niveau institutionnel, c'est d'autant plus valorisant ». Une forme de récompense pour ceux qui « se bougent » en quelque sorte.
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