C’est en suivant les conseils avisés de sa maman face à son sentiment d’échec scolaire que Clara Lombard a concrétisé sa passion. Aujourd'hui céramiste, elle se remémore ses plus lointains souvenirs, les mains dans la terre. « J'ai toujours aimé barboter dans la terre à la campagne, j'avais un tour en plastique lorsque j'étais petite. » Il aura ensuite suffi d’un coup de foudre entre la jeune femme et sa future école. « Je suis allée aux portes ouvertes du lycée Henry Moisand à Longchamp, spécialisé en art, design et céramique et ça a été la révélation. J'ai rencontré des gens venant de tous horizons, avec des façons de penser et des styles graphiques différents. J'ai adoré le contact avec la matière, le fait d'avoir une petite promo, avec des profs qui prennent le temps. »
Quatre années d'études en terre bourguignonne, du CAP tournage en céramique au brevet des métiers des arts céramiques puis l’obtention du diplôme à Antibes. Une revanche professionnelle et personnelle : « Au niveau de mon estime personnelle, ça m'a fait du bien de réussir à l'école, je m'y retrouvais » précise Clara.
« La plupart des créations viennent de mon imagination »
La suite de l'histoire s'est ensuite tracée naturellement. Un coup de pouce de la famille lui a permis de s'outiller. « Pour mon anniversaire, ma famille m'a offert mon tour et mon four, les plus gros investissements de départ. Cela m'a permis de faire des tests et assez vite j'ai trouvé mes formes, une identité. La plupart des créations viennent de
mon imagination. »
Elle doit sa spécialisation à une rencontre « lors d'un stage en boutique qui m'a marquée et m'a donné envie de faire ça. Ensuite, j'ai trouvé une maison avec cet atelier. »
Son réseau professionnel s'est constitué au fil des stages, des marchés, des réseaux sociaux et ne cesse de fleurir. Une semaine type suit une organisation bien huilée.
« Dès le dimanche soir, j'essaye d'organiser ma journée du lundi. Avant de tourner, il faut préparer la terre, les boules. Le lundi, je tourne, ça sèche un peu, puis je peux passer à la phase de tournassage, pour faire les pieds. Je pose les anses si besoin. Le dernier jour, soit je tourne encore, soit je fais du nettoyage pour lancer le four. En fin de semaine, je suis salariée chez mon fournisseur. J'essaye de garder mes week-ends, pour les marchés et pour vivre un peu d'autres choses. »
Les qualités requises selon Clara ? La patience, l’imagination, l'ouverture aux autres et aux projets, et de l’audace. « Il faut que les gens osent, car c'est un beau métier, comme tous les métiers de l’artisanat » conseille avec enthousiasme la passionnée.
Créer selon ses envies, à son rythme, rencontrer de belles personnes, autant d'avantages pour Clara. Ils viennent contrebalancer les inconvénients d'un statut d'autoentrepreneur parfois précaire et variable selon les saisons. Mais rien n'arrête la téméraire qui, au contraire, veut persévérer dans ce domaine.
« Pour le moment, je suis bien comme je suis, j'ai une reconnaissance ici qui me fait du bien, je n'ai pas de projet de carrière, mais pourquoi pas exposer dans la capitale ? »
Mona Bouneb
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