Sensibiliser le grand public aux problématiques des rapports Nord-Sud et mener des actions d'aide dans les pays en voie de développement. Ces deux piliers sont à la base des activités de l'association Ingénieurs sans frontières (ISF). Fondée en 1982 au niveau national, elle compte aujourd'hui 35 groupes locaux implantés dans les écoles d'ingénieurs et les universités technologiques, dont celui de Besançon à l'ENSMM. Avec l'organisation de conférences annuelles concernant les inégalités du développement (sur les projets au sud ou le tourisme équitable par exemple) et la réalisation de trois missions de terrain en Bolivie, les étudiants bénévoles du groupe bisontin n'ont pas à rougir de leurs initiatives. « Lors d'une mission, il y a plusieurs étapes », indique Jérôme Szarindar, président d'ISF Besançon. « D'abord on effectue une mission de reconnaissance pour voir la faisabilité du projet. On nous conseille souvent de rester sur place durant quelques semaines pour repérer les problèmes éventuels qui'il pourrait y avoir au sein de la population et pour tisser des liens. Ensuite il y a la phase de réalisation où l'on se met à l'oeuvre. En Bolivie, il y a eu 3 missions, en 97, 98 et 2000. On était parti avec HSF, Hydraulique sans frontières et on s'est occupé du rehaussement et de la consolidation d'un barrage dans le village de Saya, pour que les habitants puissent avoir de l'eau pendant la saison sèche.»
Logique de partenariat
Les actions d'ISF ne s'inscrivent pas dans une perspective d'aide ponctuelle ou d'intervention en urgence mais participent plutôt à un développement durable. Pas question pour l'association d'agir isolément : elle affirme le rôle central du partenaire local dont elle veut renforcer l'autonomie. « A ISF, on ne veut pas d'un soutien sans retour. On veut apprendre aux acteurs locaux à se débrouiller pour qu'ils puissent continuer plus tard sans nous. On leur apporte les outils, la logistique mais ce sont eux qui sont les maîtres d'oeuvre. On ne veut pas du rôle des occidentaux qui vont là-bas pour tout décider. » Pour leur prochain projet, ISF Besançon pense partir au Cameroun. « On a eu plusieurs contacts avec l'ADEL, l'association pour le développement de Lealingombi. On a récolté des informations par e-mail. Ce qu'il y aurait à faire là-bas en priorité, c'est l'adduction d'eau potable. Ensuite, il y aurait la construction d'une école et l'aménagement de l'électricité ». Quant au thème de la conférence annuelle, les étudiants bisontins désirent aborder celui du commerce équitable, notamment par le biais du café équitable. «On le diffuse déjà au niveau de notre foyer et on va essayer de faire en sorte qu'il soit utilisé aussi à l'ENSMM. Et pourquoi pas au Crous et au RU, ce serait formidable ».
Nathalie Babista
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