Constatez-vous l'engouement autour des trails ?
Depuis 3 ou 4 ans, on a de plus en plus de demandes de certificats d’aptitude et de non contre-indication. C’est une pratique qui se répand. Je vois un peu plus d’hommes et beaucoup de gens qui pratiquaient le marathon et le semi-marathon et qui vont en longue distance. Beaucoup ont dépassé la quarantaine, ce qui s’explique parce que les sportifs âgés évitent la vitesse et se dirigent vers l’endurance.
L’examen lié au certificat est-il spécifique ?
On est plus exigeant. L’examen cardio-vasculaire est plus poussé. Ce sont des épreuves d’effort, il ne faut pas hésiter à demander l’avis d’un cardiologue. On insiste également sur l’aspect osthéo-articulaire.
Les risques de la pratique sont liés à ces deux aspects ?
Le premier risque concerne les douleurs articulaires et les tendinites. Pratiquer sans être bien préparé et sans une nutrition adaptée avant, pendant et après l’effort, est pourvoyeur de tendinites. Les tendons d’Achille et rotuliens sont très sollicités par les dénivelés.
Quels conseils pouvez-vous donner aux pratiquants ?
Il faut bien se préparer, avec une charge d’entraînement correcte et progressive. Pour faire un trail de 50 km, il faut 6 à 12 mois de préparation. Une telle course passe par un besoin énergétique important, qui peut aller à 500 à 800 calories par heure. C’est très gourmand. Même en amateur, il faut se préparer correctement, surtout la semaine qui précède. Pendant l’épreuve, il faut s’hydrater avec des boissons énergétiques, au moins 50 cl/h. L’eau ne suffit pas. Une alimentation solide est également recommandée : barre énergétique ou mini-sandwich environ une fois par heure.
Et après la course ?
Dans la demi-heure qui suit l’épreuve, il faut se réhydrater et refaire les stocks énergétiques. Il est conseillé de boire de l’eau riche en bicarbonates type Vichy ou Badoit et une boisson à base de jus de fruit pour éviter le coup de pompe. Il y a aussi les boissons spécialisées que l’on trouve partout. Il faut allier produits sucrés et protéinés car la course détruit des fibres musculaires. Si l’on s’en tient à l’alimentation classique, les produits laitiers sont très intéressants pour refabriquer du muscle. Ensuite, tout dépend du niveau, mais il faut au moins une semaine de récupération en repos complet ou en petits décrassages, en travail léger.
Peut-on en faire beaucoup ?
Là encore, tout dépend du niveau. Il est difficile d’en conseiller plus de 2 ou 3 par an pour un amateur.
Et en ce qui concerne l’ultra-trail ?
Pour un amateur, c’est maximum un par an. Quant à la préparation et à la récupération, c’est la même chose, mais encore plus poussée. Et il faut être d’une grande rigueur sur tous les plans.
Quel est votre avis sur l’augmentation notable des pratiquants ?
Les gens ont besoin de déstresser, d’oublier les soucis quotidiens. Le fait de se fixer des objectifs sportifs permet de se motiver, de se prouver quelque chose. Et le sport permet de vieillir mieux.
Recueilli par Stéphane Paris
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