Trente jeunes suivis en 2021, 48 en 2022, 70 en 2023 : à l’Afpa de Navenne, à côté de Vesoul, les Promos 16 - 18 prennent leur rythme de croisière. « Avec l’expérience, notre accompagnement est mieux construit, au fur et à mesure, on élargit le réseau, comme récemment avec l’Epide de Belfort » relate Virginie Laurent, responsable de l’accompagnement des personnes et de l’accompagnement Promo 16 - 18. En sortie, de nombreuses solutions sont possibles : « apprentissage, formation qualifiante, Daq (dispositif d’accompagnement vers la qualification), service civique, même si c’est parfois compliqué… ». Le centre de Navenne a étoffé sa zone d’action et reçoit aujourd’hui des jeunes envoyés par les missions locales de toute la Haute-Saône. Après 3 ans d’exercice, le bilan est encourageant, à l’instar de ce que propose l’Afpa dans toute la région. Les Promos 16 - 18 ont été créées dans le cadre du plan 1jeune 1 solution pour accueillir et aider des « décrocheurs ». En 2021, 375 jeunes avaient intégré le dispositif. 84 % de ceux qui ont suivi l’intégralité du parcours proposé ont connu une sortie « dynamique ou positive ». Et pour un tiers de ces dernières, il s’agit de formations qualifiantes ou de contrats en alternance, avec pour principaux domaines le BTP et les services à la personne. 16 % d’abandons, 10 % d’exclusions et 3 % de départs pour cas de force majeure montrent que ce public reste fragile (ces derniers ne sont pas abandonnés mais les missions locales refont le point avec eux). « A l’entrée dans le dispositif, c’est vraiment basique note Véronique Boillot, responsable accompagnement régionale. Pour certains, il s’agit vraiment de se lever le matin et d’être assidu. Ce sont des jeunes qui rencontrent beaucoup de freins sociaux, familiaux, de santé. Notre premier objectif est de leur apprendre à arriver à l’heure, de leur donner envie d’activités, de sport ».
Un parcours Promo 16 - 18 dure 13 semaines au cours desquelles les jeunes sont intégrés dans les centres Afpa par une équipe pluridisciplinaire (conseiller insertion, formateur, moniteur éducateur). Pour mettre en place le dispositif, l’Afpa a créé une ingénierie spécifique à base d’apprentissage par le jeu, d’activités avec ateliers thématiques (actions culturelles, sportives, artistiques), de participation à des chantiers solidaires, d’immersions en plateaux techniques où les jeunes testent les métiers et peuvent prendre conscience que l’on peut apprendre autrement par le geste professionnel.
Dans ce contexte, l’Afpa écrit dans son bilan 2021 que « les méthodes pédagogiques choisies provoquent les effets escomptés : prises de conscience, cohésion de groupe, valorisation, renforcement de la confiance en soi… ».
« La notion de collectif est importante insiste Véronique Boillot. Cela nous a surpris au début, mais on voit qu’une cohésion de groupe se crée et c’est souvent le groupe qui recadre ou redonne l’envie. Et puis ils apprécient de voir qu’ils ne sont pas les seuls dans leur situation ». Pour certains, le temps « déscolarisé » est long : si la moitié ont décroché en 3e ou seconde et un quart en CAP, un autre quart est hors cursus depuis le début du collège, voire l’école primaire. Cela explique que les Promos 16 - 18 de l’Afpa proposent des parcours progressifs et n’abordent la construction d’un éventuel projet professionnel qu’au bout de 4 semaine. Au sein de ce parcours en plusieurs étapes, chaque jeune avance à son propre rythme. « Notre objectif principal est la remobilisation, mais au-delà, on note des grosses différences positives entre le moment d’entrée et celui de la sortie ».
S.P.
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